Avec le ralentissement de l’activité économique la consommation énergétique globale est en chute libre. En France les barrages hydroélectriques sont pleins et les centrales nucléaires continuent de produire une électricité dont ni l’industrie nationale ni aucun de nos voisins européens n’a plus besoin. Les mineurs de bitcoin, en première ligne dans cette crise énergétique, ne parviennent plus à suivre le rythme.
« On nous demande de limiter les pertes en transformant les surplus énergétiques en bitcoins, mais nos équipes sont surmenées. Le gouvernement n’a pas pris assez tôt la mesure de la crise. Alors que d’autres pays disposent d’Asics récents, la France est à la traine. Nous n’avons pas assez de sites, pas assez de machines, et même si nous les avions, pas assez de personnels formés pour en assurer leur bon fonctionnement », s’alarme Sébastien Goujon, responsable du département minage d’EDF.
Après avoir minimisé dans un premier temps l’ampleur du problème, le Premier ministre se défend : « Aucun réseau n’a été pensé pour faire face à une telle vague. Nous avons commandé plus de 100 000 Antminer S17+ qui devraient arriver dans les prochaines semaines, mais nous ne sommes pas le seul pays à passer commande. Il faudra être patient ».
A l’issue d’une visite dans une ferme de minage près d’Angers, mardi midi, Emmanuel Macron a souhaité « l’indépendance pleine et entière » de la France dans la production de bitcoins « d’ici à la fin de l’année ».
L’enjeu environnemental
Mais la conversion au minage de bitcoin des centrales excédentaires n’est pas qu’un enjeu souveraineté économique. C’est ce que le Secrétaire général des Nations unies rappelle dans une lettre adressée aux Etats membres de l’organisation : « Avec la chute du prix du pétrole, la tentation est grande de transformer des énergies fossiles en bitcoins. Frappés de plein fouet par la crise, les Etats-Unis, l’Iran et le Venezuela y songent déjà. Avec le halving qui approche et les politiques de création monétaire effrénées des Banques Centrales, le risque d’une nouvelle explosion du prix du bitcoin est fort, avec des conséquences dramatiques si la situation n’est pas anticipée. Il faut agir dès maintenant par des mesures d’urgence pour permettre aux mineurs de récupérer l’énergie partout où elle se perd, puis, à plus long terme, par un plan de financement massif des centrales et des fermes exploitant les énergies renouvelables. C’est le seul moyen de diminuer la rentabilité et l’intérêt des énergies fossiles pour les opérations de minage. »
Une analyse qui rejoint celle de la nouvelle directrice du Fonds Monétaire International : « La récession frappant les Etats-Unis, les politiques d’assouplissement quantitatif sans limite et la diplomatie lamentable de l’administration Trump ont gravement entamé la confiance dans le dollar. L’hypothèse d’une adoption croissante – y compris par des Etats – d’une monnaie numérique décentralisée ne reposant pas sur une croissance infinie est à prendre au sérieux. Il faut s’y préparer dès aujourd’hui. »
Source : ecologique-solidaire.gouv.fr
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