La presse a largement relayé cette semaine l’arrivée de distributeurs de bitcoins à Lille, Nice et Rouen. Ce n’est pas la première tentative du genre et il est peu probable qu’elle dure plus longtemps que les autres. On se souviendra que La Maison du Bitcoin, née en 2014, avait rapidement renoncé à son distributeur et préféré la vente au comptoir. On se souviendra également du distributeur de la boutique de PC Duo à Bois-Colombes lancé en 2015 et qui a perduré quelques années avant de s’arrêter. En 2016, l’ATM lancé à Montpellier par l’entreprise espagnole Bitcoin investor trust puis celui installé en 2018 par la boutique Fit Diet à Avignon, ne fonctionnèrent pas très longtemps.
Si la proposition de loi, enregistrée à la Présidence du Sénat le 17 novembre 2017, visant à « interdire l’installation et l’utilisation de bornes d’échange et de distributeurs de crypto-monnaies » n’a jamais abouti, il n’en demeure pas moins qu’en France toutes les entreprises proposant ce genre d’appareil ont été contraintes d’y renoncer tôt ou tard. En pratique, pour vendre des bitcoins au public en France, il faut d’une part être enregistré auprès de l’Autorité des Marchés Financiers et d’autre part être en mesure de collecter des informations fiables sur l’identité et l’adresse des clients. Deux conditions que le nouvel ATM Lillois ne semble pas respecter d’après cette enquête de France 3 Hauts-de-France :
Si ce genre d’appareil n’est peut-être pas le meilleur moyen d’obtenir des bitcoins au prix du marché (les commissions prélevées par ces machines sont souvent trois fois plus importantes que sur les plateformes en ligne), leur quasi-absence sur le territoire national est bien une originalité française. Cette carte, reposant sur les données de coinatmradar.com, est révélatrice de cette situation :