Le krach évité ?

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Le Krach (effondrement brutal des valorisations à la suite d’un afflux massif d’ordres de vente) semble être évité et le cours du bitcoin remonte doucement. De nombreux journaux reviennent sur les événements du mercredi 10 avril. C’est le cas par exemple de 20mn.fr : « HIGH TECH – Entre la spéculation et des cyberattaques, le bitcoin a perdu 50% de sa valeur mercredi… »

Source : 20minutes.fr

Ce n’est pas encore le mardi noir de 1929 mais le marché du bitcoin traverse de sérieuses turbulences. Après une flambée spéculative à 266 dollars, cette monnaie virtuelle s’est effondrée en quelques heures, mercredi, pour se stabiliser à 125 dollars. A tel point que MtGox, la principale place d’échange de bitcoins, a fermé ses portes pour douze heures, jeudi, le temps de mettre à jour ses infrastructures malmenées par l’afflux de la demande et par des cyberattaques. Le site devrait rouvrir à 4h du matin, vendredi (heure de Paris).

Bitcoin, c’est une monnaie électronique et cryptée qui n’est liée à aucune banque centrale. Lancée en 2009 par Satoshi Nakamoto (pseudonyme), elle repose sur un stock fini de bitcoins, fixé à 21 millions. Ce gros bloc virtuel est «miné» progressivement par des internautes via un logiciel complexe, pour introduire une quantité limitée et contrôlée de nouvelle monnaie. A l’heure actuelle, environ la moitié du stock a été minée. Avec un rythme divisé par deux tous les quatre ans, on approchera des 21 millions en 2033.

Les bitcoins peuvent s’utiliser comme moyen de paiement direct, surtout en ligne, ou être convertis vers des dollars ou des euros sur un marché comme MtGox. Aux Etats-Unis, quelques bars et pizzerias s’y sont mis, surtout pour la publicité. Des pièces physiques (liée à une adresse en ligne cryptée) ont également été lancées.

Intérêt grandissant du grand public

A ses premiers jours, cette crypto-monnaie a séduit par son caractère relativement anonyme prisé par des internautes pour acheter des produits illégaux en ligne, notamment des drogues sur SilkRoad. Aux Etats-Unis, certains disciples du libertarien Ron Paul ont également loué la philosophie affranchie de la Fed.

La monnaie est vite devenue un produit spéculatif: les ennemis de Mark Zuckerberg, les jumeaux Winklevoss, auraient accumulé 1% des bitcoins existants. Dans la pratique, c’est un peu les montagnes russes. Après une hausse soutenue, le cours du bitcoin s’est écroulé de 33 dollars à 2,5 dollars en 2011. Avant la chute de mercredi, le cours avait été multiplié par huit en moins de cinq semaines. Selon certains experts, le bitcoin a fait office de monnaie refuge alors que la crise à Chypre a relancé les craintes sur l’avenir de l’euro.

Le problème de la sécurité

Alors que les articles dans la presse se multiplient, les bitcoins s’arrachent. MtGox explique que ses infrastructures n’ont pas résisté à la demande. Le site semble également avoir été victime d’attaques en déni de service ayant paralysé ses serveurs, une arme utilisée par des cybercriminels pour provoquer la panique et racheter au plus bas.

Investir dans le bitcoin est un pari risqué, avertissent de nombreux experts. Plusieurs portefeuilles virtuels, comme InstaWallet, ont été piratés. En septembre dernier, un hacker a réussi à dérober l’équivalent de 250.000 dollars sur le marché BitFloor. Le FBI a été saisi mais les clients touchés n’ont pas beaucoup d’espoirs de revoir leur argent.

Au final, les économistes débattent pour savoir si le bitcoin peut être considéré comme une véritable monnaie ou s’il s’apparente davantage à un objet spéculatif. Certains voient dans la bulle actuelle un phénomène proche de la spéculation autour des bulbes de tulipes de 1637 aux Pays-Bas. A une différence près: la capitalisation totale des bitcoins flirte avec le milliard de dollars.

par Philippe Berry

ACHETER ET VENDRE DES BITCOINS