Mauvaise humeur

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Le Parlement européen a adopté hier un projet de loi qui impose aux plateformes centralisées de collecter davantage de données sur leurs utilisateurs et leurs transactions, de surveiller plus strictement des portefeuilles externes, voire d’interdire les fonds provenant de services renforçant l’anonymat.

Hasard du calendrier, Le FIB a publié le même jour une mise en garde contre l’utilisation de plateformes de change qui ne collectent pas d’informations sur leurs clients, assortie d’une menace de blocage pour les cryptos mêlées à des fonds obtenus par des moyens illégaux (autant dire à peu près tout ce qui circule en dehors des bitcoins fraichement minés).

Evidemment on pourrait se réjouir de l’acharnement vertueux des autorités à pousser les citoyens en dehors des plateformes centralisées pour prendre leur destin (et leurs cryptos) en main, mais, avec les attaques récentes contre des développeurs d’applications, ce combat ridicule semble prendre une tournure franchement inquiétante.

A l’heure ou les cyber-arnaques prolifèrent sur les montagnes de données personnelles qu’on nous impose de fournir partout et tout le temps, ne serait-il pas temps de rappeler à ceux qui nous dirigent que minimiser ses traces sur internet en évitant de diffuser un peu partout des informations privées (documents d’identité, nom, adresse, numéro de téléphone) et en utilisant des outils permettant de maximiser la confidentialité de ses transactions, ce n’est rien d’autre qu’adopter de bonnes pratiques de cybersécurité ?

J’imagine que le sujet sera abordé sur Faune Radio qui reçoit ce soir Caroline Zorn et Pierre Beyssac, têtes de liste du Parti Pirate aux élections européennes.