Consommation énergétique de Bitcoin : Parole à la défense

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Traduction d’une vidéo diffusée hier sur la chaine d’Andreas M. Antonopoulos  [1]  : « Le mining fait partie de ces rares activités industrielles qui ne dépendent pas du tout d’un territoire. Vous avez besoin d’électricité bon marché, l’endroit où vous vous la trouvez n’a pas d’importance et vous pouvez choisir le lieu d’installation uniquement sur ce critère. Ce qui signifie que le mining peut constituer une forme d’arbitrage sur le marché de l’électricité au profit des sources les plus performantes.

Dans bien des cas la raison pour laquelle l’électrique est bon marché c’est parce que la production n’est pas en adéquation avec la demande locale. Dans les régions où le réseau de distribution d’électricité est peu développé, la solution c’est souvent d’investir dans une centrale non pas simplement pour couvrir la demande du moment, mais en prévision de celle des quinze prochaines années […]. Quand vous investissez dans une centrale [hydroélectrique, géothermique…] de 50 mégawatts dans un endroit où la demande du jour n’est que de 15 vous ne pouvez pas l’éteindre ou la ralentir. L’énergie produite sera gaspillée, sauf si vous pouvez la convertir dans une réserve de valeur alternative vous permettant de rembourser plus rapidement le coût de votre installation. Bitcoin peut être considéré comme une subvention environnementale mondiale puisqu’il permet ainsi d’amortir plus rapidement les investissements dans les énergies alternatives […]. En équilibrant la balance de l’offre et de la demande dans les zones privées de réseau de distribution, la décentralisation de Bitcoin favorise la décentralisation de la production d’énergie […].

Bitcoin est facile à critiquer pour sa consommation électrique parce qu’elle est évidente et visible [contrairement à celle, dissimulée, du système bancaire traditionnel]. Vous devez cependant avoir à l’esprit que le niveau de sécurité actuel de Bitcoin pourrait lui permettre de faire face à une attaque globale menée par une coalition d’Etats. Ce niveau de sécurité est requis car il permet de garantir une propriété fondamentale : la résistance à la censure.

Cependant si le système était dix fois plus grand, avec dix fois plus d’utilisateurs, il n’aurait pas besoin pour autant de dix fois plus de puissance de calcul […]. C’est une erreur de croire que, si Bitcoin se généralise, son coût à long terme continuera de croître. C’est même le contraire qui va se produire. Le temps passant, la récompense attribuée aux mineurs diminue. Le résultat c’est que le coût finira par atteindre un plateau.

Je ne pense pas, par ailleurs, qu’il soit pertinent de proposer plusieurs systèmes de proof-of-work, je pense qu’un seul suffit. Peut-être que tout le reste pourrait fonctionner en proof-of-stake avec un ancrage dans système unique de preuve de travail. Nous avons, à l’échelle planétaire, besoin d’un système de proof-of-work pour nous offrir une immutabilité solidement basée sur l’énergie, mais nous n’en avons besoin que d’un seul, et voilà peut-être la “killer app” de Bitcoin.

 

Source : Youtube 

 

 


[1] Traduction partielle et non-professionnelle d’une vidéo extraite d’une captation de la conférence Bitcoin Open Blockchain qui s’est déroulée le 29 octobre 2017 à Chicago.