Bitcoin et les Proudhoniens

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Le Monde Diplomatique a publié (en page 3 de sa livraison de mars) un article intitulé  « le banquier, l’anarchiste et le bitcoin » dont la lecture complète est payante, mais aux deux sens du terme. L’auteur, Edward Castleton, est un universitaire américain, actuellement associé au Laboratoire de recherches philosophiques sur les logiques de l’agir de l’Université de Franche-Comté.

Il est spécialiste de Proudhon, ce géant du 19ème siècle aux intuitions fécondes mais malheureusement ensevelies sous les sarcasmes de Karl Marx (dont les talents de polémistes ne furent pas forcément son apport le plus heureux à l’histoire des idées).

Les courageux liront donc selon moi avec profit cette mise en situation de l’essor d’une nouvelle monnaie et d’une nouvelle façon de payer, qui souligne au passage quelques équivoques et les inspirations idéologiques parfois antithétiques que l’on rencontre parmi les petits prodiges des nouvelles technologies.

Je cite ici une phrase de la conclusion : Discréditée en 2008, l’industrie financière n’a pas tardé à prendre en marche le train de la Silicon Valley. Elle investit dans les nouvelles technologies « de rupture », non seulement pour éviter de connaître le sort des taxis, des libraires et des hôteliers, mais également  pour abaisser ses propres coûts et temps de transaction. 

L’intérêt grandissant des universitaires pour les nouvelles monnaies est – au-delà de tel ou tel point mineur que l’on pourrait reprocher à son papier – un signe extrêmement encourageant pour tous ceux qui souhaitent voir le débat sortir des ornières où l’entretiennent l’ignorance des uns et les calomnies intéressées des autres.