UNICEF : la Blockchain au service des enfants

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Alors que Bitcoin souffre d’un déficit d’image dans le grand public (qui l’associe souvent, par manque d’information, exclusivement au darknet, au terrorisme ou à la pédophilie), l’UNICEF vient d’annoncer qu’il envisage de recourir à la blockchain (la technologie du Bitcoin) pour aider les enfants.

Par le biais de son fonds d’investissement pour l’innovation créé en 2015, l’UNICEF vient de lancer le 1er février 2016 un appel à manifestation d’intérêt pour aider des startups blockchain et autres entreprises innovantes des pays en développement à mettre en place des projets en faveur des enfants.

Selon le communiqué de presse, le Fonds de l’UNICEF pour l’innovation axe ses investissements dans les trois domaines suivants :
– « Produits pour les jeunes âgés de moins de vingt-cinq ans visant à répondre à tout un éventail de besoins, l’enseignement et la participation des jeunes par exemple ;
– Informations en temps réel facilitant les prises de décisions ; et
– Infrastructures permettant d’accroître l’accès aux services et aux informations, notamment en ce qui concerne la connectivité, l’énergie, le financement, les capteurs et les transports. » 

Pour un des codirecteurs du Fonds, Christopher Fabian, « Le moment est venu d’investir dans ces trois domaines en raison de la rapidité du changement des technologies comme les chaînes de bloc (blockchain), l’impression en 3D, les portables et les capteurs, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables ».

Le Fonds de l’UNICEF pour l’innovation a pour mission d’apporter son soutien (financier, technique et relationnel) aux petites entreprises œuvrant sur des marchés que de nombreuses sociétés ou investisseurs considèrent comme risqués, alors que l’UNICEF voit ces marchés comme des sources d’opportunités.

En contrepartie de son investissement, l‘UNICEF ne prend pas de participation dans les sociétés mais leur demande que les codes, les contenus et le matériel soient mis en Open source (selon les licences suivantes : BSP, AGPL, LGPL pour les logiciels et Creative Commons CC-BY-SA ou CC-SA pour le contenu et le design) et disponibles au grand public.

Rappelons que l’UNICEF (originellement « United Nations International Children’s Emergency Fund ») est l’organe des Nations Unis qui œuvre pour l’enfance.

Cette institution, qui a obtenu le prix Nobel pour la paix en 1965, intervient aujourd’hui dans plus de 190 pays afin de promouvoir les droits des enfants.

Ainsi, après les banques, les gouvernements, les organisations internationales s’intéressent au phénomène blockchain. Cet intérêt pour la blockchain marque une reconnaissance institutionnelle, loin de la mauvaise réputation faite au Bitcoin.

Et pour les personnes qui pensent qu’il suffit de garder la blockchain et d’oublier Bitcoin, il convient de rappeler que ce dernier terme représente deux aspects de cette nouvelle technologie : le protocole Open source de Satoshi Nakamoto qui a créé le système ultra sécurisé de la blockchain (Bitcoin) et la devise (bitcoin(s)) qui sert à rémunérer les ordinateurs (« mineurs ») qui font fonctionner la blockchain dans le monde entier.

Aussi, ce qui apparaît pour certaines personnes comme « Docteur Blockchain » et « Mr. Bitcoin », n’est en réalité qu’une seule et même entité.

S’il est vrai que les débuts de Bitcoin ont été marqués par les scandales retentissants de Silk Road ou Mt. Gox, il y a lieu de constater aujourd’hui que le « vilain petit canard » a commencé sa transformation en cygne.

 

Sources : cryptocoinsnews.com – unicefinnovationfund.org – unicef.fr


A propos de l’auteur : Après avoir été collaboratrice de la Délégation des Barreaux de France à Bruxelles, Michelle Abraham a exercé près de quatorze ans dans des cabinets d’affaires parisiens. Elle travaille actuellement sur les bitcoins et le défi réglementaire que leur développement implique. Son regard en droit comparé apporte ainsi une réflexion sur les évolutions nécessaires des législations en vigueur.