Une fiscalité pour l’or numérique

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« Bitcoin est un bien meuble immatériel précieux. Comme l’or, il est une “commodity” précieuse dont on peut se servir pour payer mais dont les usages seront multiples, y compris industriels. Comme l’or, c’est un actif patrimonial peu saisissable. Comme l’or il aura des fonctions de réserves et de compensation, au moins entre blockchains. Comme pour l’or, le stock plus ou moins lourd accumulé par les nations sera l’un des indicateurs scrutés un jour ou l’autre.

Lui appliquer le régime de l’or (11% ad valorem sur le prix de revente sans justificatif, plus 0,5% de RDS – ou option pour le régime des plus values avec justificatif) serait la seule offre :
–  pratiquement compétitive quand toutes nos frontières sont ouvertes, sans exit tax, sur des pays où la taxation est comprise entre 0% et 28% ;
– tenant compte de ce que pratiquement il est déjà aisé de changer des cryptos contre de l’or et de ressortir l’or en France ;
– tenant compte de la nature déflationniste du bitcoin (tant soulignée par ailleurs !) qui permet d’en différer assez confortablement la réalisation et de sa nature très discrète qui permettra toujours de le réaliser sous les radars […]

L’alignement du bitcoin sur l’or ne crée pas un régime nouveau. Serait-il injustifiable de taxer les aventuriers du cyberespace au même taux que les bons bourgeois avec leur or, jadis acquis par quelque parent à 35$ l’once et revendu aujourd’hui après être passé deux ou trois fois sous la table du notaire ? Sauf à sanctionner politiquement une différence sociale entre l’or des fortunes passées et le bitcoin des fortunes futures… »

 

> Article de Jacques Favier à lire sur medium.com/@Catenae