Le scandale du mineur clandestin

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Réputée pour être une plateforme de bonne qualité, l’ESEA est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui ternit son image : un mineur de bitcoin était caché au cœur de son logiciel client.

Source : vakarm.net

L’ESEA n’a cessé de vanter ses avantages passant peu à peu devant l’Electronic Sports League dans le coeur des Européens. En effet, l’offre est alléchante : un anti-cheat supposé performant et moins gourmand qu’ESL Wire, un système de statistiques très complet et des serveurs de jeux accessibles à volonté. Plus que son aspect communautaire qui a séduit les joueurs, le côté compétition a également intéressé tous les passionnés de CS:GO qui peuvent suivre leur équipe favorite dans les nombreuses ligues proposées.

L’avenir semblait radieux pour l’ESEA dont le développement sur le Vieux Continent n’a cessé d’augmenter depuis l’annonce de sa réimplantation. Pourtant, un topic sur le forum du site a frappé de plein fouet la compagnie américaine hier soir, créant un scandale qui n’est pas prêt d’être oublié. En effet, un utilisateur surnommé « unisolsz » a détecté que son client ESEA, obligatoire pour jouer et le plus souvent lancé au démarrage de l’OS, était exploité à des fins très douteuses : le bitcoin-mining.

Si vous n’êtes pas familiers avec le monde de l’informatique, ce terme vous est certainement étranger. En clair, le bitcoin est une monnaie virtuelle pouvant s’échanger contre de la monnaie réelle à des taux variables. Le plus récent est de 1 bitcoin = 130.77 $. L’une des possibilités de création de bitcoin s’effectue en offrant la puissance de calcul de son ordinateur afin de maintenir le réseau fonctionnel. Le système monétaire n’étant pas centralisé, c’est à chacun de lui offrir son support et en échange de cette maintenance, les contributeurs sont rémunérés. À noter que les ordinateurs employés dans ce procédé sont poussés à rude épreuve pouvant créer des dommages matériels en cas de composants overclockés et cela se ressent également sur votre facture d’électricité.

L’ESEA a inclus dans son client utilisé par les joueurs, un système de bitcoin-mining effectuant des calculs à votre insu lorsque le client est lancé. En d’autres termes, en plus du premium touché mensuellement et des éventuels droits d’entrée dans les ligues, la plateforme américaine se servait des ordinateurs des utilisateurs pour produire du bitcoin et donc de l’argent réel. Une pratique qui aurait été mise en place le 14 avril 2013. Une date dont le directeur de l’ESEA, Eric « lpkane » Thunberg s’est très maladroitement servi comme excuse invoquant le fait que le système de bitcoin-mining n’ait été intégré que pour une histoire de poisson d’avril et qu’il n’aurait fonctionné que 48 heures et créé seulement 1.9 bitcoin soit quasiment 260 $.

Un discours qui va rapidement changer puisque dans un nouveau topic écrit quelques minutes plus tard, Eric Thunberg avoue que le bitcoin-mining a fonctionné durant plus de deux semaines et a produit un peu plus de 29 bitcoins soit près de 3 600 $. Il assure qu’en guise de dédommagement, chaque joueur obtiendra un mois de premium gratuitement. De plus, l’argent engrangé grâce au bitcon-mining devrait être intégralement reversé dans les cashprizes de la quatorzième saison. Le système de « minage » a quant à lui, évidemment disparu des lignes de codes du logiciel avec une mise à jour logiciel publiée dans la soirée.

Un drama assez troublant étant donné que le co-fondateur de l’ESEA, Craig « Torbull » Levine n’a, selon lui, pas été mis au courant de cette histoire. Ce dernier se dit outré et assure que le ménage sera fait et qu’une déclaration officielle devrait être publiée prochainement. Dans un autre temps, les plaintes concernant des problèmes de processus graphique suite à cette affaire commencent à émerger sur les forums tout comme les critiques envers l’entité toute entière, soulevant plusieurs questions. Que ce serait-il passé si aucun utilisateur n’avait découvert ce système ? Comment faire confiance aux nombreux logiciels similaires au client ESEA pouvant se lancer au démarrage de l’OS ?

Une plainte légale a déjà été déposée aux États-Unis, et une première trace de l’intérêt porté par lpkane aux bitcoins date de septembre 2012.