Selon Gavin Andresen, l’entrepreneur australien Craig Steven Wright serait le véritable père de Bitcoin : « Il a signé un message en ma présence, en utilisant la clé privée du bloc n ° 1 , le tout premier bloc miné […] ». L’information est également soutenue par le principal intéressé dans une interview accordée aujourd’hui à la BBC durant laquelle il aurait également signé, en direct, un message avec cette clé. Problème : Les éléments divulgués jusqu’à présent au public ne prouvent qu’une seule chose : Craig Wright est un escroc.
(Dernière mise à jour : 02/05/16 à 23h00)
Pour l’expert en sécurité informatique Dan Kaminsky, les seules preuves publiées par Craig Wright sur son blog constituent une escroquerie intentionnelle et le magazine Wired suggère que Gavin Andresen aurait pu être victime d’une mystification élaborée.
Pour Nicolas Dorier, contributeur de Bitcoin Core, les falsifications et les mensonges [1] à répétition de Craig Wright feraient partie d’une escroquerie à la subvention visant l’Etat et le fisc australien. Quant à la seule preuve à la disposition du public, elle ne constitue, en effet, qu’une manipulation supplémentaire [2]. « Si on y ajoute des affirmations techniques pleinement fausses, son refus de donner des preuves cryptographiques publiques, et la façon dont certaines personnes comme Gavin et Jon Mattonis ont essayé de l’utiliser pour faire passer un hard fork […], mon verdict est sans appel : Menteur compulsif. La grande question est maintenant de savoir si Gavin est incompétent ou malicieux. »
Le journal britannique The Economist , met Craig Wright au défi : « Il incombe maintenant à M. Wright de fournir une meilleure preuve de ses propos. Nous avons déjà demandé à M. Wright de donner des informations supplémentaires, afin que nous puissions vérifier de façon indépendante qu’il possède les clés cryptographiques qui prouveraient qu’il est M. Nakamoto. Nous avons demandé qu’il fournisse une version corrigée de sa preuve initiale. Et nous lui avons demandé d’utiliser des clés privées qu’il est supposé détenir, ce qui prouverait encore mieux son identité. »
Le témoignage de Gavin Andresen
« Je suis allé à Londres pour rencontrer le Dr Wright il y a quelques semaines, suite à une conversation par email qui m’avait convaincu qu’il y avait de très fortes chances que [Craig Steven Wright] soit la même personne avec laquelle j’avais communiqué de 2010 à début 2011. Après avoir passé du temps avec lui, je suis convaincu à présent hors de tout doute raisonnable : Craig Wright est Satoshi Nakamoto.
Une partie de cet entretien a été consacré à une vérification cryptographique minutieuse des messages signés avec des clés que seul Satoshi devrait posséder. Mais avant même que j’ai vu les clés signées et vérifiées sur un ordinateur qui ne pouvait pas avoir été altéré, j’étais certain que j’étais assis à côté du Père de Bitcoin.
Lors de notre rencontre, je l’ai vu aussi brillant, opiniâtre, concentré, généreux [que] le Satoshi avec lequel je travaillais il y a six ans. Il a éclairci beaucoup de mystères, y compris la raison pour laquelle il a disparu et ce à quoi il a été occupé depuis 2011. Mais je vais respecter la vie privée de M. Wright et le laisser décider de partager ce qu’il voudra de cette histoire avec le monde.
Nous aimons créer des héros – mais il semble que nous aimons aussi les haïr s’ils ne vivent pas dans un idéal inaccessible. Ce serait sans doute mieux si « Satoshi Nakamoto » était le nom de code d’un projet de la NSA, ou d’une intelligence artificielle envoyé du futur pour faire évoluer notre argent primitif. Ce n’est pas le cas, c’est un être humain imparfait étant en tout semblable à nous autres. J’espère qu’il parviendra à gérer la tempête que son annonce va provoquer, et qu’il continuera à faire ce qu’il aime : apprendre, rechercher et innover.
Je suis très heureux d’être en mesure de dire que je lui ai serré la main et je l’ai remercié pour avoir donner Bitcoin au monde. »
Source : gavinandresen.ninja/satoshi
Vitalik Buterin, fondateur d’Ethereum, répond à Gavin Andresen lors du colloque Consensus 2016 : Si vous avez une manière simple et infaillible de prouver quelque chose mais que vous préférez une méthode ambiguë, tordue et peu transparente, c’est probablement que ce que vous affirmez est faux.
[1] La propriété d’un super-ordinateur dans le top 500 / les dénégations de la SGI / plus de dix diplômes / une clé PGP antidatée / des posts de blog réédités / fraude aux impôts…
[2] Quelques éléments : le Hash du soi-disant texte de Sartre présent dans la blockchain. Preuve de falsification des screenshots. Bug dans ses lignes de commandes.