« Dollars not accepted here »

2
73

Amagi Metals, qui vend des métaux précieux (et réalise 40% de ses ventes en bitcoins), vient d’annoncer que les paiements en dollars ne seront plus acceptés sur son site de vente en ligne à la fin de l’année 2016. Une position radicale et militante que Megan Duffield, directrice du marketing, justifie sur le blog du site.

Quelques extraits :


PAS DE DOLLARS APRÈS 2016

Denver, Colorado – 20 Août, 2014

[…] Depuis que le dollar a été découplé de l’or en 1971, il a perdu 97% de sa valeur par rapport au métal jaune et 83% de son pouvoir d’achat, et la tendance ne montre aucun signe de ralentissement. Les investisseurs et les gouvernements étrangers ont commencé à perdre confiance dans l’avenir du dollar… Amagi Metals également. Ainsi, nous avons prévu que, d’ici la fin de l’année 2016, la société n’accepterait plus les dollars américains ni aucune autre monnaie fiduciaire. A la place, nous accepteront exclusivement les crypto-monnaies comme Bitcoin.

Depuis ses débuts en 2010, Stephen Macaskill, PDG d’Amagi Metals, plaide en faveur de l’adoption d’une monnaie saine […]. C’est un pionnier des crypto-monnaies et il souhaite préparer ses clients à ce qui suivra le dollar et toutes les autres monnaies papier du monde.

« Nous voulons être un chef de file dans le mouvement de l’argent sain », a ainsi déclaré Macaskill. Avec l’adoption croissante des crypto-monnaies, leur viabilité est pratiquement assurée. L’histoire montre que la monnaie de papier, qui ne repose sur aucune valeur, finira par échouer. Un jour plus personne n’acceptera le dollar. En traitant exclusivement en crypto-monnaies, nous assurons la pérennité de notre entreprise ».

Amagi Metals accepte les crypto-monnaies depuis novembre 2012 avec un accent particulier sur Bitcoin. Bitcoin représente désormais plus de 40% des paiements des clients de l’entreprise. Il a été adopté par des sociétés bien connues dans le monde entier comme Overstock.com, Expedia, Dell et Newegg. Avec ses frais réduits et de sa rapidité, Bitcoin est plus performant que les cartes de crédit ou l’envoi de chèques.

Amagi Metals vend de l’or et de l’argent comme des moyens de préserver la richesse [à ceux] qui doutent de l’avenir du dollar et veulent un refuge sûr pour leurs économies. Bien que beaucoup d’entre eux soient sceptiques à propos de Bitcoin, en raison de sa volatilité récente et de sa réglementation incertaine, les crypto-monnaies […] pourraient bien devenir une nouvelle forme d’argent car certaines de leurs propriétés sont assez semblables à celles des métaux précieux.

Dans une récente interview sur la chaîne YouTube d’Amagi Metals, le gourou de l’investissement David Morgan a déclaré : « Il est évident que le monde essaie de trouver une alternative au système financier où le pouvoir est concentré. Les crypto-monnaies lutte efficacement contre ce travers. Il n’est pas étonnant qu’Amagi soit en train de repenser sa politique de paiement ».

Macaskill tient à préciser que les clients détenant des dollars ou d’autres monnaies fiduciaires ont toujours la possibilité de faire des affaires sur la boutique d’e-commerce de l’entreprise. « Nous allons offrir aux clients la possibilité de convertir leur monnaie fiduciaire en crypto-monnaie sur notre site. Ils pourront ensuite l’utiliser pour leurs achats chez nous. Bien sûr, ce sera au taux de change en vigueur à ce moment-là, quel qu’il soit ». […]

Megan Duffield

Source : amagimetals.com


Pourrait-on faire la même chose en France ?

En théorie oui. En dessous de 3 000 €, le paiement en espèces, c’est-à-dire au moyen de pièces et de billets en euros, est le seul mode de règlement qui ne peut pas être refusé par un commerçant ou prestataire de services. Un commerce en ligne est donc, en principe, libre de refuser le paiement par chèque ou par carte bancaire au profit de Bitcoin.

On voit mal cependant ce qui pourrait motiver une telle attitude, à moins d’être un militant pur et dur, car les paiements en bitcoins ne représentent, à l’heure actuelle, qu’une part infime des transactions des commerces français qui les acceptent.

JS