La fondation suisse Energy Web, le Rocky Mountain Institute (RMI) et l’Alliance for Innovative Regulation (AIR) ont annoncé, la semaine dernière, le lancement d’un Crypto Climate Accord, initiative issue du secteur privé qui ambitionne de faire passer l’ensemble du secteur des cryptomonnaies sur des sources l’énergie renouvelables d’ici la COP 2025.
« Inspiré par l’Accord de Paris sur le climat, cet Accord rassemble l’industrie de la cryptographie et des technologies financières (fintech) pour construire un avenir durable pour la finance mondiale avec le soutien de l’UNFCCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques). La demande croissante de cryptomonnaie et l’adoption accélérée par les entreprises et les particuliers de solutions basées sur des blockchains, ont mis en évidence un problème critique : l’impact de la consommation d’énergie croissante de ces technologies sur notre climat. Alors que les cryptomonnaies deviennent de plus en plus courantes, il est impératif d’entamer dès maintenant une transition vers les énergies renouvelables. L’accord a l’intention d’y parvenir en travaillant en collaboration avec le secteur des cryptomonnaies – quelle que soit la blockchain – pour passer à une énergie 100% renouvelable d’ici 2025 ou plus tôt. De nombreuses organisations prennent individuellement des mesures pour décarboner leurs opérations. Une coalition de l’ensemble du secteur pourrait rapidement multiplier l’impact de ces initiatives. »
Notons que l’accord ne rejette pas les consensus par preuve de travail (PoW) : « La solution pour rendre les cryptomonnaies vertes n’est pas de distinguer certaines comme vertes et d’autres comme non vertes. Nous voulons que les cryptomonnaies comme le bitcoin et l’ether restent 100% fongibles. C’est l’un des principaux avantages de la cryptographie. La vraie solution à long terme est de s’assurer que toutes les blockchains sont alimentées à 100% par des énergies renouvelables […]. Le consensus de preuve de travail est là pour rester. Dans cet espace, l’industrie a la possibilité d’exploiter la transparence des blockchains elles-mêmes pour mesurer à quel point des réseaux entiers sont alimentés par les énergies renouvelables. »
Les détracteurs de cet accord observent néanmoins que la plupart des signataires – à l’exception notable de Hut 8 mining – ne sont pas impliqués dans le mining et que certains (Ripple, Consensys…) auraient tout intérêt à discréditer le PoW pour promouvoir leurs solutions de consensus en Proof-Of-Stake :
« Pour moi c’est un enfumage marketing type. Le mining n’a pas besoin de ces gens là, il devient vert par la force des choses, aucune incitation économique supplémentaire à celle du marché n’est nécessaire. Quand on voit qu’Engie et Exaion, filiale d’EDF, sont partenaires, on comprend que ça n’a aucun sens […]. Le vieux monde essaye de se positionner et de réguler le nouveau », affirme ainsi Sébastien Gouspillou, CEO de Bigblock Datacenter.
Sources : cryptoclimate.org – medium.com/@CryptoClimAcc