Bitcoin, monnaie du terrorisme ?

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Après les tristes événements de ce début d’année, il n’a pas fallu dix jours à la British Bankers’ Association (BBA), un lobby bancaire regroupant 230 banques britanniques, pour associer dans la même phrase les mots « terrorisme » et « Bitcoin ».

Il faut frapper le fer quand il est chaud et la BBA souhaite bien profiter de l’émotion légitime mais parfois aveugle suscitée par le drame pour tenter de donner le coup de grâce à l’expérience Bitcoin qui, si rien n’est fait à moyen terme, pourrait bien menacer un jour les intérêts de ses membres.

Le moment est bien choisi. Quand l’opinion est à cran, la lutte contre le terrorisme justifie tout : pas de quartier, pas de détails, pas de réflexion, on vote des lois d’exception et on tire dans le tas. On se souviendra des lois liberticides votées à ce titre aux Etats-Unis après l’attentat du 11 septembre 2001. On se souviendra aussi des conséquences de ce terrible événement : arrestations illégales, justification de la torture, déstabilisation du Moyen-Orient…

Pourtant, regardons les choses en face, l’assassin de la porte de Vincennes, après avoir tranquillement contracté un prêt de 6 000 € auprès de Cofidis, s’est-il rué sur Bitstamp ou Paymium pour transformer son pécule en bitcoins ?… Non… il s’est vraisemblablement empressé de retirer cet argent pour donner à ses amis la seule monnaie que leur petit marchand d’armes de proximité (ou non) n’ait sans doute jamais accepté : les solides et souples billets de banque, intraçables et anonymes produits par la banque centrale européenne.

Pourquoi pas les bitcoins ?… Parce que c’est bien trop risqué, parce que qu’avec Bitcoin tout est transparent et que de fins limiers mobilisés pour l’occasion pourraient bien remonter la piste de ces armes grâce au grand registre public des transactions et aux dernières techniques informatiques mises au point par les plus grands services de renseignement du monde et rodées dans les fructueuses chasses aux dealers effectuées les dernières années.

Chère BBA, je ne doute pas que tu trouveras des oreilles attentives à ta médisance – en temps de crise, il faut bien des boucs émissaires – mais je ne désespère pas non plus de l’intelligence humaine, et si un décideur politique se saisit de l’occasion pour réclamer des mesures coercitives contre les utilisateurs ou les entreprises de l’écosystème Bitcoin, ne faudra-t-il pas réclamer le même traitement pour Cofidis et La Banque Centrale Européenne ?

Ami omfg_no, au plaisir de te lire…

JS


Sources : telegraph.co.uk – lavoixdunord.fr