Bitcoin étend sa sécurité à toutes les données, grâce à Factom

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La technologie blockchain permet la décentralisation d’un livre de compte autofinancé, public et accessible par tous. Bitcoin en est la première implémentation : la blockchain Bitcoin permet l’échange de valeur au travers de ce réseau. Capitalisant sur son avantage de précurseur, et de l’envolée du prix du bitcoin, le réseau Bitcoin est à ce jour le système le plus sécurisé au monde, pouvant compter sur un nombre toujours croissant d’acteurs participant à son mécanisme de Preuve de Travail.

A l’heure actuelle, bien que des équipes d’excellence travaillent d’arrache-pied pour accroître la capacité de Bitcoin, le réseau est volontairement restreint afin de préserver ses capacités de résistance à la censure : son utilisation est limitée à un échange de valeur ; les transactions sont relativement lentes – de l’ordre de 7 transactions par seconde, 14 au mieux grâce à SegWit ; les transactions peuvent coûter cher et ne sont pas budgétables ; l’information qui peut être enregistrée dans une transaction Bitcoin via l’espace OP_RETURN, est très limitée (80Ko), et est sujette aux limitations susmentionnées.

 

Factom, comment ça marche ?

Le protocole Factom tire profit de la présence de ce champ OP_RETURN, et exploite ainsi la formidable sécurité de la blockchain Bitcoin pour en étendre le champ des possibles. Le protocole Factom possède sa propre blockchain, dépouillée des limitations inhérentes au modèle adopté par Bitcoin. Il est développé par l’entreprise américaine Factom Inc, Austin, Texas. La blockchain Factom, c’est :

– Un consensus DPoS : les Noeuds d’Autorité sont élus par les utilisateurs du protocole, donc les partis ayant un intérêt direct dans son bon fonctionnement.

– Un bi-token : le combo Factoids (FCT – sujet à spéculation) et Entry Credits (EC – spéculation-proof) permettent de budgéter le stockage de données. Les EC sont obtenus en brûlant des FCT. Un EC coûte $0.001 (sujet à consensus) et permet de stocker jusqu’à 1Ko de donnée.

– Un système de chaînes parallèles : peut aisément copier une architecture héritée, ou ségréguer les informations non pertinentes. L’information est ainsi organisée et donc disponible plus facilement.

– Des chaînes d’Identité : peut traduire on-chain l’identité d’une entité physique ou morale, mais aussi d’un objet IoT et lui attacher des propriétés.

– Orientée pure donnée : Factom ne permet pas la décentralisation de puissance de calcul comme Ethereum. Le protocole permet simplement de stocker de la donnée signée dans une chaîne particulière – il appartient à l’utilisateur de valoriser cette donnée : Factom est un axiome technologique de sécurisation de données.

Toutes les dix minutes, le protocole Factom génère un nouveau bloc dont le condensat (empreinte digitale, ou hash) est enregistré dans le champ OP_RETURN d’une transaction Bitcoin.

Factom exploite efficacement la sécurité de Bitcoin tout en lui ajoutant une nouvelle fonction : en plus de certifier l’authenticité des échanges de valeur via bitcoin, Bitcoin peut désormais certifier l’intégrité de données stockées dans la blockchain Factom. Alors que la blockchain Bitcoin est initialement un registre linéaire devant être lu du début à la fin pour en extraire de l’information, Factom la transforme en une base de données organisée grâce à son architecture par chaînes – c’est très puissant et orienté business.

Bitcoin, désormais pro-business

En agissant en sidechain, Factom permet à Bitcoin de devenir pro-business en isolant et exploitant sa composante sécuritaire. Plusieurs entreprises ont déjà sauté le pas et développent activement sur ce nouveau paradigme technologique. Citons entre autres :

– U.S. DHS (U.S. Department of Homeland Security) : US, sécurisation des vidéos fournies par les caméras de sécurité frontalières. [1]

– Bill & Melinda Gates Foundation : US, sécurisation de données médicales pour des cliniques Sud Africaines. [1]

– Linxens : FR, sécurise via Factom sa solution dLoc qui garantit l’intégrité de documents physiques, orientée e-gouvernements et administrations. [1]

– Sphereon : NL, fournit des solutions de sécurisation grâce à ses API, exploitant Factom. A récemment développé un addin Kofax – leader dans l’automatisation de process et l’intégration de systèmes – pour sécuriser nativement les documents numérisés par le matériel Kofax. [1][2]

– FPT Software : VT, leader dans l’industrie SaaS, coopère avec Factom Inc pour intégrer et étendre la solution Factom Harmony. [1][2]

– Baoquan : CH, solutions notariales en Chine – une entrée Baoquan dans Factom a récemment fait la une car ayant servi de preuve lors d’un procès. Des banques thaïlandaises utilisent par ailleurs les solutions de Baoquan. [1][2][3]

Ces différents projets traduisent un intérêt réel du monde de l’entreprise pour les propriétés qu’offre la blockchain Bitcoin, i.e. son immuabilité rendue possible grâce à la Preuve de Travail. Il en va de même pour les Etats. Des pays comme la Chine ont fait du développement de la blockchain une priorité nationale. Jusqu’à présent, il était difficile sinon impossible d’exploiter efficacement cet aspect de la blockchain Bitcoin.

Ces entités possèdent désormais un moyen robuste présentant de multiples avantages pour garantir l’intégrité de leurs données : le protocole Factom permet de budgéter les coûts de stockage grâce à son bi-token ; enregistrer de l’information est bon marché ; il est juridiquement défensif : une entité peut faire enregistrer des données signées, et donc manipuler des crypto-monnaies par une société tierce ; étant DPoS, il n’est limité que par la bande passante entre les nœuds du réseau en terme de cadence de transactions ; et enfin il organise l’information dans des chaînes, ce qui rend son exploitation très simple et rapide.

 

Conclusion

Le vaste montant de ressources brûlées pour arriver au consensus Bitcoin trouve ici une justification supplémentaire indéniable. Grâce à ce mécanisme, en plus de sécuriser des échanges de valeur, le consensus par Preuve de Travail de Bitcoin fournit l’épine dorsale d’un système global d’authentification assurant l’intégrité d’un nombre illimité de données.

Demain, grâce à Factom, les données personnelles, bancaires, internes aux entreprises, entre parties contractants ensemble et bien d’autres seront sécurisées grâce à la blockchain Bitcoin.

Pour plus d’information sur le protocole Factom.
Le white paper est accessible en anglais et en francais.

 


A propos de l’auteur

Elie Bonin est co-fondateur de HashnStore, entreprise qui forme et sensibilise le milieu étudiant aux questions liées à l’intégrité des données tout en promouvant l’usage de solutions de sécurisation via la blockchain Factom.