Bitcoin, c’est pour quand ?

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Plus de 6000 nœuds, une capacité de calcul de 325 millions de milliards de hashs par seconde, des dizaines de milliers de marchands à travers le monde, des investissements massifs, des volumes d’échange en hausse, une communauté dynamique… et pourtant…

Et pourtant je m’obstine à soutenir que Bitcoin, bien qu’ayant prouvé son efficience, reste une technologie en bêta-test, et qu’il faudra encore patienter un bon moment avant de la voir sortir de sa phase expérimentale.

Pourquoi ? Parce qu’à l’heure actuelle, sauf pour quelques marchés de niche, dépenser des bitcoins relève davantage d’une approche militante que d’un réflexe ancré dans les habitudes des consommateurs, même les plus technophiles. Si on investit dans Bitcoin c’est avant tout pour les promesses que porte cette technologie, et même les bitcoiners les plus convaincus ne dépensent que très occasionnellement des bitcoins.  

Comment en serait-il autrement d’ailleurs ? La démarche consistant à dépenser des euros pour acheter des bitcoins afin de pouvoir acheter des biens ou des services qu’on aurait pu payer directement en euros, est assez fastidieuse, d’autant que les sites marchands qui répercutent les économies réalisées sur les prix sont assez peu nombreux. Ajoutons à cela un cours très volatil et les 2% de frais de transaction économisés – ôtons 1% de commission pour le change – n’ont rarement d’impact positif sur la facture.

Alors, Bitcoin, c’est pour quand ?

Bitcoin aura atteint sa maturité quand l’un de ces quatre scénarios se réalisera :

– Le vase clos : L’écosystème Bitcoin devient suffisamment touffu pour se passer partiellement des monnaies fiduciaires. Dans une telle configuration chaque client est aussi marchand (de biens ou de services) et l’ensemble fonctionne en vase clos, un peu comme dans un SEL (système d’échange local).

– La fin de la volatilité : Le cours connait une hausse suffisamment importante pour garantir une bonne liquidité des marchés et l’adoption de Bitcoin par un très grand nombre d’acteurs puis, au fil des années, se stabilise progressivement pour épouser des courbes semblables à celles de l’or. Pour capter cette manne, les commerçants se mettent à répercuter systématiquement les économies réalisées par les faibles coûts de transaction et il devient plus intéressant de payer en bitcoins que par n’importe quel autre moyen de paiement.

– Bitcoin devient un standard du commerce en ligne (surtout à l’international) et devient aussi banal que Paypal.

– Chambre de compensation : Bitcoin est utilisé comme moyen d’échange universel entre les institutions financières (on peut rêver).

Autres scénarios envisageables ? N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires de cet article.