« La modulation nucléaire, ou suivi de charge, consiste à ajuster volontairement la puissance d’un réacteur nucléaire pendant de courtes périodes (quelques heures), sans arrêt complet.
Historiquement, cette pratique est devenue une spécificité française en raison d’un parc nucléaire très prépondérant (environ 75 % du mix électrique). Pour adapter la production à la consommation nocturne ou de week-end et, depuis une décennie, pour s’effacer devant la production intermittente des énergies renouvelables (EnR) prioritaires sur le réseau, EDF module à la baisse la puissance de nombreux réacteurs.
Toutefois, privilégier ce pilotage fin plutôt que d’exploiter les réacteurs en base en vendant les surplus à des consommateurs flexibles constitue une aberration économique.
Au cœur du problème se trouve la structure des coûts du nucléaire. Environ 90 % des coûts d’une centrale nucléaire sont fixes (investissement, personnel, maintenance), les coûts variables (combustible) étant faibles.
Il est donc impératif, pour la viabilité économique, de produire un maximum de MWh. Dès qu’un réacteur tourne en dessous de sa pleine puissance, son coût de production du MWh augmente en flèche tandis que ses recettes baissent. »
Article de Bastien Desteuque à lire sur https://inbi.fr/le-gachis-economique-de-la-modulation-nucleaire/