L’État islamique et la cryptographie

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A côté du bitcoin, censé aider et financer les poseurs de bombes, la cryptographie fait partie des cibles des pouvoirs publics, dont les diatribes de plus en plus martiales sont souvent trop complaisamment relayées par une presse facilement embrigadée.

On lira donc avec intérêt cet article qui explique comment l’État islamique sécurise ses communications et la pièce annexe qui se présente comme la traduction en anglais du manuel des terroristes.

Ce qui me paraît intéressant ce sont beaucoup moins les conseils, classiques (voire de simple bon sens en ce qui concerne la recherche du secret) que la ressemblance avec les conseils déjà donnés aux journalistes d’investigation et aux lanceurs d’alerte.

Si tous les moyens d’anonymat sont interdits voire simplement munis de porte d’entrée, il faut donc savoir (et surtout faire savoir!) que ce sont les enquêtes indépendantes dans la presse et les alertes éthiques dans les ministères et les entreprises qui seront supprimées.  Quand on sait que la presse appartient déjà pour une large part à des milliardaires pour la plupart impliqués dans la vente d’arme et donc dans des relations « secrètes » par nature, on comprend que l’enjeu de la confidentialité des communications, qui est présenté comme purement « sécuritaire », est bel et bien un enjeu politique.