Banque de France : Bitcoin dans « L’éco en bref »

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La Banque de France a publié mardi dans son « Eco du bref » un document de trois pages consacré à Bitcoin.

Extrait : « En 2008, un certain Satoshi Nakamoto met en ligne un article décrivant le fonctionnement d’un système d’échange numérique appuyé sur une nouvelle technologie, la blockchain. Ce qui s’échange sur ce système, ce ne sont pas des euros ou des dollars, mais des actifs numériques appelés bitcoins. Ces actifs sont créés et échangés par les ordinateurs des utilisateurs, connectés en réseau, au moyen de calculs mathématiques complexes, faisant appel à des techniques de cryptographie (c’est-à-dire de codage de données) : c’est la raison pour laquelle on parle de « crypto-actifs ». Si le bitcoin constitue le crypto-actif le plus médiatisé et le plus valorisé, on recense, mi-2018, plus de 1 600 actifs de ce type dans le monde : l’ether, le ripple, etc.

Les crypto-actifs ne peuvent pas être qualifiés de monnaie car ils n’en remplissent pas les trois fonctions essentielles :
• réserve de valeur : la valeur des crypto-actifs n’est pas suffisamment stable pour que celui qui en détient soit certain de conserver sa richesse dans le temps ;
• instrument de transaction : les crypto-actifs n’ont pas de cours légal, donc rien n’oblige les commerçants, les entreprises ou les administrations à les accepter en paiement, contrairement à l’euro qui est la seule monnaie légale en France ;
• unité de compte : du fait de leur très grande volatilité, les crypto-actifs ne peuvent pas servir à exprimer et à comparer de façon fiable la valeur de biens et de services courants. Dans les faits, très peu de biens ou de services ont un prix libellé en crypto-actifs.

 

Pourquoi la valeur des crypto-actifs est-elle très volatile ?

La valeur des crypto-actifs ne repose sur aucun sous-jacent économique réel, à l’inverse par exemple des actions qui représentent des parts de capital d’une entreprise. De ce fait, cette valeur peut évoluer très rapidement à la hausse comme à la baisse, indépendamment des évolutions de l’environnement économique. Ils subissent donc une forte volatilité.

Les investisseurs ne peuvent récupérer leurs fonds en devises que si d’autres utilisateurs désirent acquérir les mêmes crypto-actifs. De ce fait, le cours d’un crypto-actif peut à tout moment s’effondrer si les investisseurs voulant vendre ne trouvent pas d’acquéreurs et se retrouvent détenteurs d’actifs illiquides. Cette situation évoque des précédents de bulles spéculatives.

Pour le moment, le risque de déstabilisation du système financier est cependant limité, car la valeur totale estimée de l’ensemble des crypto-actifs existants est très faible au regard de l’encours des actifs financiers plus classiques, et notamment des capitalisations des grands indices boursiers. »

 

Source : abc-economie.banque-france.fr