A la fin du mois dernier, une conférence et un meetup ont réuni à Paris des experts et investisseurs français de la blockchain avec une demi-douzaine de start-ups d’Europe de l’Est. Organisées par East-West Digital News, ces rencontres ont permis à deux mondes qui s’ignoraient largement de se découvrir.
L’idée de connecter des startups russes, slovènes, ukrainienne ou estonienne avec le marché français n’allait pas de soi. La communauté crypto française a généralement tendance à regarder les autres pays occidentaux ou l’Asie plutôt que les opportunités de l’autre bout du continent. La Russie, en particulier, est associée dans le contexte actuel à des risques réels ou imaginaires, en dépit de sa forte communauté technologique et blockchain largement reconnue.
Les acteurs d’Europe de l’Est, de leur côté, ne placent généralement pas la France au premier rang de leurs priorités internationales. Il faut bien le reconnaître : sur la carte du monde de la blockchain, la France est encore un petit marché si l’on en juge par le faible nombre d’ICO ou le manque de projets corporate concrets dans ce secteur…
Pourtant, la connexion Est-Ouest a fonctionné. Du côté français, la conférence « Blockchain et IA : A l’Est du nouveau », le 29 mars, a attiré des personnalités telles que Jean-Michel Billaut, Vidal Chriqui et Hervé Hababou, des opérateurs ICO de premier plan, ainsi que des influenceurs de YouTube, Forbes et d’autres médias.
Un rassemblement crypto d’investisseurs la soirée précédente, sous l’égide de Crypto Apéro, a rassemblé plus de 100 participants. Ceux-ci n’ont guère montré de préjugés contre les startups de Russie ou d’autres pays d’Europe de l’Est. Ces dernières, il est vrai, s’étaient montrées généreuses en distribuant près de 10.000 euros de tokens gratuits aux participants […].
Le marché français, cependant, est encore loin d’être une mine d’or pour les startups étrangères. Celles des startups de l’Est qui visaient des fonds d’investissement sont reparties déçues : les fonds français de capital innovation déjà très sollicités et, de surcroît, allergiques aux projets venus de Russie, qu’ils jugent risqués dans le contexte actuel de guerre froide. Quant aux fonds crypto, ils sont encore très peu nombreux en France.