Le 15 avril, la difficulté de minage de Bitcoin a battu un nouveau record, dépassant très légèrement (+1,92 %) celui du 2 avril 2021. Mais l’ajustement de la difficulté s’est accompagné d’une baisse de 25% du hashrate [1] qui affecte la plupart des pools de minage. Certains médias [2] évoquent un arrêt pour inspection de centrales thermiques chinoises suite à « un incident majeur dans la mine de charbon du comté de Hutubi dans la région du Xinjiang » au nord-ouest du pays.
La coïncidence entre ces deux évènements (ajustement de la difficulté + baisse du hashrate), laisse cependant perplexe. S’agit-il d’une coupure organisée ? Certes, après un changement de difficulté, la variance [3] pourrait fausser les estimations de la puissance de calcul, mais aujourd’hui encore (17 avril) le réseau n’a produit que 3,5 blocs par heure en moyenne, contre 6 habituellement, la baisse du hashrate est donc bien réelle.
Rappelons que la difficulté de minage est réajustée tous les 2016 blocs afin que le temps de génération de ces 2016 blocs soit de 14 jours (donc une moyenne de 10 minutes entre deux blocs), quelle que soit la puissance de calcul déployée. Si le hashrate baisse significativement au début d’une nouvelle période, il faudra cependant beaucoup plus que 15 jours pour produire ces 2016 blocs. Pendant ces périodes de ralentissement la mempool a tendance à se remplir et les frais de transaction à augmenter.
Notons que la situation, quelque que soit sa gravité, n’est de tout façon que temporaire. Après le prochain réajustement de la difficulté les blocs seront à nouveau produits selon le rythme habituel.
[1] Le hashrate ou taux de hachage mesure la puissance de calcul du réseau Bitcoin. Voir également : Que calculent les mineurs ?
[2] theblockcrypto.com – coindesk.com – bitcoinmagazine.com
[3] L’émission de blocs est aléatoire, si on compare des périodes très courtes on peut donc avoir des résultats très contrastés. Plus la période considérée est longue, plus la mesure de la puissance de calcul réelle est fine.