Présenté par Pieter Wuille à l’issue de la seconde journée du workshop Scaling Bitcoin de Hong Kong, le concept de « Segregated witness » a suscité l’enthousiasme d’un grand nombre de participants. Nicolas Bacca, CTO de Ledger, a accepté de nous expliquer brièvement les principes et les avantages de cette option susceptible de multiplier par quatre le nombre de transactions que pourrait supporter la blockchain sans pour autant nécessiter de hard fork *.
« Le concept annoncé de ‘segregated witness’ est intéressant à de nombreux titres – c’est avant tout une remise à plat des structures de données utilisées aujourd’hui dans le protocole Bitcoin pour aboutir à un design plus propre : on sépare les données utiles (ici, les informations d’une transaction) de ce qui permet à un observateur de s’assurer qu’elles sont valides (ici, les signatures). Cela a pour effet immédiat d’augmenter la capacité utile d’un bloc : en stockant la signature des transactions séparément, on gagne beaucoup de place.
A l’avenir on pourra également définir de nouvelles preuves de validité plus élaborées, permettant par exemple de vérifier immédiatement sans connaissance de la chaîne entière qu’une transaction dépense des coins existant ou qu’un mineur n’a pas essayé de forger les propriétés d’un bloc. C’est donc une solution de scalabilité à plusieurs niveaux : le réseau supportera mieux un plus grand nombre de transactions, mais il sera également décentralisé plus facilement. » – Nicolas Bacca, CTO de Ledger.
* Hardfork : changement dans le protocole Bitcoin qui invalide les blocs de transactions transmis par les versions plus anciennes. Un hardfork nécessite une mise à jour générale, sans quoi une division de la blockchain est possible.