Selon les travaux de recherche de Paolo Tasca, Shaowen Liu et Adam Hayes, le marché du bitcoin s’éloignerait progressivement de l’économie informelle et les activités illégales, qui ont représenté jusqu’à la moitié des volumes de transaction, n’en pèseraient plus que 3 à 6 %. A titre de comparaison, l’économie souterraine en euros dépasse les 10 % du PIB de la France. L’histoire du bitcoin est, sur ce chapitre, marqué par trois phrases différentes :
« De début 2009 à mars 2012, le marché du bitcoin, encore embryonnaire, est dominé par les sociétés de minage. Ce sont elles qui garantissent les transactions et reçoivent en rémunération pour leur travail des bitcoins. La deuxième phase va jusqu’en octobre 2013. L’économie informelle (drogue, jeux en ligne…) sur le Web avait adopté sans réserve une monnaie presque idéale, le bitcoin. Début 2013, la moitié des transactions réalisées à l’aide du bitcoin servaient à des activités illégales, ce qui avait contribué à lui donner son image sulfureuse de « devise narcotique » auprès des autorités. La fermeture en octobre 2013 du plus emblématique des sites de vente de drogues en ligne, Silk Road, va entraîner un déclin du poids de l’économie informelle pour le bitcoin, de 3 à 5 % des transactions totales, un niveau auquel il est aujourd’hui. » – Extrait d’un article de Nessim Aït-Kcimi publié dans Les Echos le 2 août 2016.
D’autres plateformes de ventes illégales succéderont à Silk Road, mais leur durée de vie est souvent limitée et, avec la montée du cours, Bitcoin sera dès lors principalement utilisé à des fins de spéculations ou de réserve de valeur.