Proof-of-work ou proof-of-stake ?

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Pour Pierre Noizat, cofondateur de Paymium, seule l’utilisation d’une preuve de travail (proof-of-work ou PoW) peut conférer à une blockchain un haut niveau de valeur et de sécurité, sous réserve qu’elle repose sur un réseau suffisamment puissant. Pour autant la preuve de possession (proof-of-stake ou PoS), beaucoup moins énergivore, présente un réel intérêt dans la création de « sidecoins » (sur sidechain), dont la valeur et la pérennité seraient garantis par des bitcoins bloqués à cet effet.

David Teruzzi, rédacteur du blog blogchaincafe.com et cofondateur de blockchain-conseil.fr rejoint Pierre Noizat sur cette analyse :

« Il n’y a pas de calculs particulièrement lourds dans un PoS. Les mécanismes PoS ne nécessitent pas de matériel informatique puissant et onéreux pour la maintenance de la blockchain et ne consomment pas beaucoup d’électricité. Les PoS demandent des ressources nettement plus petites par rapport aux PoW, à la louche d’un facteur 1000. C’est pourquoi on les considère comme une technologie verte […].

Toutefois si on se limite à cette seule considération, on passe à côté du fait qu’une blockchain PoS ne peut structurellement pas offrir le même niveau de sécurité qu’une PoW vu qu’elle ne demande pas de travail en contrepartie de ses validations. On pense généralement qu’une PoS est équivalente et meilleure d’un PoW, mais il n’en est rien.

Dans une blockchain PoS, si vous avez possédé assez de la monnaie à un certain point dans le passé vous pouvez faire votre propre chaîne alternative gratuitement et sans effort. Les autres membres ne pourront pas dire la différence entre la vraie chaîne et la vôtre sans disposer de quelques informations supplémentaires externe.

Le problème est dans le fait que le coût production des coins PoS est pratiquement zéro car aucune énergie n’a été dépensée pour les créer. Ainsi aucune fonction de coût ne limite la quantité de coin PoS disponibles sur le marché dans le futur.

On sait que la valeur d’un réseau est fonction du carré du nombre de ses utilisateurs mais elle n’augmente pas en fonction de la quantité de coins circulant sur le réseau. La valeur réside plutôt dans le volume de transactions/paiements que le réseau est capable d’absorber.

Considérons le fait que les cryptomonnaies sont des entités numériques, divisibles à l’infini et à grande vélocité (on appel cela la fragmentation de l’effet réseau). De toute évidence une quantité de coins illimitée dans le futur fait obstacle à la valorisation de la cryptomonnaie car il n’y a plus de lien déterministe entre la valeur présente du réseau et la valeur des coins future.

Par conséquent la valeur d’une monnaie PoS peut décroître même si le nombre d’utilisateurs augmente : une monnaie 100% PoS ne peut pas avoir valeur d’investissement. Elle aura uniquement une valeur d’usage avec sa valeur unitaire qui tend vers zéro si les offres se multiplient indéfiniment.

Une blockchain PoS véhicule donc une monnaie qui n’a qu’une valeur conventionnelle entre les participants. Ses transactions s’apparentent aux transactions Bitcoin des colored coins et comme eux devra être compensée par un transfert de valeur effectif sur un autre réseau (euro, bitcoin ou autre).

A l’inverse d’une chaîne PoS, une blockchain PoW est une infrastructure qui ne peut pas être efficacement répliquée.

La réplication du réseau Bitcoin (par exemple lorsqu’on a créé le réseau Litecoin) est un gaspillage du point de vue de la sécurité et ne peut se justifier que par le nombre de transactions supplémentaires qu’il permet.

Mais là aussi on peut pas considérer Litecoin comme une solution de scalabilité pérenne, vu qu’il existe des solutions de scalabilité interne au Bitcoin plus efficace qu’une blockchain flottante satellite.

Il existe une solution élégante et efficace si on combine les deux : un sidecoin PoS liée à la blockchain Bitcoin pegged sidechain. Cela évite à la monnaie PoS de converger inexorablement vers zéro tout en gardant les avantages de la faible consommation énergétique du protocole PoS et de la pérennité de la valeur des coins PoW.

Grâce au mapping des sidecoins PoS avec la blockchain bicoin, un acheteur ne pourra acquérir la majorité des sidecoins PoS qu’en payant le prix du marché des bitcoins. La sidechain PoS devient ainsi un registre publique annexe dont la sécurité sera directement liée à la quantité de bitcoins convertis en sidecoins PoS. »