Une liste des arguments des détracteurs de Bitcoin
La méthode de mise sur le marché est discutable
Les premiers utilisateurs ont été bien servis mais actuellement il est presque impossible de générer (miner) des bitcoins individuellement. La seule solution c’est de rejoindre une coopérative (pool) de mineurs et là – à moins d’avoir une installation coûteuse dédiée à cet usage et si possible de travailler chez EDF – les revenus sont absolument dérisoires.
> Oui, les premiers qui ont miné des bitcoins ont été bien récompensés, mais ce n’est que justice. Ils y ont cru avant les autres et ont contribué à installer puis à renforcer le réseau au moment où il était encore fragile. La nature déflationniste et décentralisée du système Bitcoin le rend cependant complètement étranger aux mécanismes d’une pyramide de Ponzi.
Acheter en bitcoins, c’est absurde
Pour avoir des bitcoins, le meilleur moyen le plus rapide c’est d’en acheter. Or acheter en euros une monnaie dans le but de la dépenser sur internet alors qu’on peut payer directement en euros la plupart des biens et des services, c’est une démarche assez incongrue.
> Sauf que les coûts sont moindres, sur internet les frais liés au moyen de transaction sont de 1% pour Bitcoin contre plus de 3% pour les autres moyens de paiement. En outre il n’y a aucun frais supplémentaire pour un achat à l’étranger.
Bitcoin est instable
Les heureux détenteurs de bitcoins ne les utilisent pas (ou rarement) pour acheter des biens et des services, mais pour les échanger contre des euros ou des dollars. N’essayez pas de vendre votre bicyclette en bitcoins sur leboncoin, vous ne trouverez pas d’acheteurs. Le bitcoin est encore trop instable pour faire du commerce, ce n’est pour l’instant qu’une monnaie de spéculateurs.
> C’était vrai au début mais ça l’est de moins en moins. De nombreux commerces acceptent le bitcoin.
Bitcoin est une aubaine pour les mafias
Anonymat des transactions, absence de contrôles et de frontière… pour les trafiquants, Bitcoin allie les avantages de l’argent liquide et ceux du paiement en ligne. En outre, pour les mêmes raisons, il favorise le blanchiment et l’évasion fiscale.
> Un couteau de cuisine peut servir à tuer… doit-on interdire les couteaux de cuisine ? La Poste est le principal réseau de distribution des produits illicites vendus dans le « deep web », pourtant on ne lui reproche rien, pourquoi s’en prend-on au moyen de paiement ? Par ailleurs les billets de banques, totalement anonymes, émis par les banques centrales restent de loin le premier moyen de paiement des criminels du monde entier et pourtant la monnaie papier reste légale. Ajoutons que l’anonymat de Bitcoin est très relatif : les transactions sont publiques et il n’y a aucun anonymat quand il s’agit de vendre ou d’acheter des bitcoins sur internet. C’est ainsi que la police a pu tracer et saisir les fonds de plusieurs centaines de trafiquants, ce qui n’est pas possible avec la monnaie papier. Enfin, si Bitcoin tenait sa valeur du marché noir, le cours aurait dû s’effondrer lors de la fermeture de Silk Road… c’est exactement le contraire qui s’est produit.
Bitcoin n’est pas une monnaie de commerce
Avec un plafond à 21 millions, le bitcoin aura toujours de la valeur mais sera une monnaie en déflation constante. C’est l’inverse d’une logique keynésienne qui préfère que l’argent soit dépensé au plus vite, quitte à s’endetter pour consommer, plutôt que d’épargner en permanence. Dans ces conditions Bitcoin a peu de chance de devenir une monnaie dynamique comme le sont les monnaies fondantes et pourrait rester à jamais une valeur inerte, un vulgaire placement.
> Bitcoin peut aussi être une monnaie à dépenser : le cours fluctue beaucoup, acheter des bitcoins quand ils sont moins chers et les dépenser quand ils valent davantage et aussi une excellente stratégie pour retrouver du pouvoir d’achat. En outre, utilisée comme intermédiaire de paiement, la valeur de cette monnaie n’a aucune importance. Dans cette utilisation, on ne paie pas en Bitcoins directement : le compte de l’acheteur est débité en euros qui sont transformés en bitcoins. Ces bitcoins sont alors envoyés au destinataire puis transformés en euros. C’est particulièrement intéressant pour un achat à l’étranger.
Une monnaie volatile
La plupart des gens ne sont pas prêts et pas suffisamment formés pour mettre leurs économies dans un porte monnaie virtuel qui, si on ne sait pas le sécuriser, peut disparaître du jour au lendemain (mort du support, perte de données, piratage…). En outre les transactions sont irréversibles et il n’y a pas de recours possible.
> Bitcoin ne ressemble à rien qui n’existait avant lui, il y a donc une culture à acquérir. Mais quand on en a compris le principe, c’est un moyen de paiement extrêmement pratique et très sécurisé. A chacun de trouver le portefeuille qui lui correspond le mieux. Quant à l’irréversibilité des transactions, si on prend le problème à l’envers, on peut également considérer que c’est un aspect particulièrement intéressant pour les commerces en ligne.
Un système duplicable à l’infini
Bitcoin est un logiciel libre, le système peut être dupliqué à l’infini pour fabriquer d’autres monnaies numériques au risque de perdre totalement les utilisateurs et de diminuer l’intérêt du concept.
> Aucun clone de Bitcoin n’est parvenu à sortir du lot. Seules les blockchains dont la proposition de valeur est très différente de celle de Bitcoin peuvent avoir un quelconque intérêt. De par sa valeur, la quantité d’utilisateurs et de commerces qui l’acceptent, la capacité de calcul de son réseau de mineurs, Bitcoin reste le leader.
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