Traduction [1] d’un article d’Adam Back, CEO de Blockstream : « La proposition NYA / Segwit2x présente plusieurs défauts techniques et souffre d’importantes négligences, la première d’entre elles étant la façon dont elle a été conçue. Il est étonnant que ses initiateurs, des représentants de quelques compagnies réunis dans une chambre d’hôtel, n’aient pas anticipé que cette façon d’imposer des changements serait difficilement acceptée par les utilisateurs et le reste de l’écosystème.
Si Bitcoin avait été lancé par une startup dotée d’un CEO et d’un financement en capital-risque, le projet serait mort dès 2010 […]. Bitcoin est une monnaie d’utilisateurs et les propriétés qui lui donnent sa valeur et que nous y recherchons dépendent de l’adhésion des utilisateurs et de l’écosystème dans son processus décentralisé.
Après les derniers développements autour de Bitcoin en Chine je pense que le fait d’être passé d’une discussion largement ouverte à un cercle restreint de quelques compagnies apparait désormais comme un problème même pour les utilisateurs les moins expérimentés. Rappelons que de nombreuses sociétés occidentales ont été contraintes de collaborer avec les autorités pour censurer, filtrer et traquer l’accès à Internet dans divers pays, dont certains, comme l’Egypte et la Libye, pratiquent la torture. Si l’accord de New York devait l’emporter tel qu’il est formulé, alors pourquoi les gouvernements ne feraient-ils pas non plus pression sur ce même groupe de CEO pour imposer les changements qui leur conviendraient ? C’est une voie très dangereuse, y compris aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Russie. Mon expérience m’autorise à vous dire que ce risque n’a rien d’hypothétique.
Toutes les personnes impliquées de longue date dans le cryptage, PGP, les serveurs de courriel anonyme, Tor, etc. connaissent ces menaces depuis des décennies. Nous connaissons des gens, d’anciens collègues travaillant avec des militants, menacés de prison. D’autres, pour ce genre d’activité, ont tout simplement été assassinés par des gouvernements totalitaires. Il est déconcertant que les gens ne fassent pas le lien [avec la situation actuelle de Bitcoin] et pensent qu’il ne s’agit que d’accepter un compromis pragmatique et qu’un peu de contrôle centralisé ne pose pas de problème. Toute forme de contrôle central est dangereuse, nous n’en voulons pas et aucune entreprise ni aucun individu ne devrait en vouloir. “Vires en numeris” signifie littéralement “la force dans le nombre”, c’est-à-dire que nous sommes beaucoup plus forts dans un large réseau [acéphale] de pair à pair qu’avec un leader identifiable qui peut être contraint et arrêté. Certains responsables politiques de l’Union Européenne ne s’y trompent pas : “On ne peut pas arrêter Bitcoin”.
Je pense que la meilleure façon de faire évoluer Bitcoin c’est de travailler ensemble. Nous avons besoin d’experts techniques car il y a beaucoup à faire. De nombreux services n’ont pas encore intégré Segwit, et le Lightning Network, qui permet les micro-paiements à grande échelle, ouvre de nouvelles opportunités et de nouveaux usages. Je préférerais voir l’écosystème collaborer et concurrencer les monnaies fiduciaires que de le regarder s’enfoncer dans un bourbier. Provoquer une fissure dans l’écosystème et risquer la confiance pour un simplement doublement [de la taille minimale des blocs], c’est ridicule. Nous aurions besoin d’un X 1000 pour être à la bonne mesure. Cela m’attriste que quelques CEO prennent ce chemin. Je préférerais les voir collaborer au sein d’un écosystème ouvert et respecter l’intérêt des utilisateurs et des investisseurs. »
Source : reddit.com/r/Bitcoin
[Titre] #NO2X est le hashtag et le slogan des adversaires du protocole Segwit2X issu de l’accord de New York.
[1] Avertissement : il s’agit d’une traduction non-professionnelle. En cas de doute veuillez consulter le texte original.