Monnaie électronique et gestion de la confiance

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« Bitcoin ne repose pas seulement sur ce genre de projection mais aussi sur la confiance instaurée par les nœuds du réseau, matérialisés par la puissance de calcul combinée d’un ensemble de personnes. N’importe qui, équipé d’un ordinateur personnel doté d’une carte graphique (GPU), peut se joindre à cette équipe géante de validation des transactions, définie par le réseau bitcoin. Il suffit pour cela de télécharger un programme gratuit de “minage” qui fonctionnera selon les règles de création monétaire bitcoin. On dénombre à ce jour plus dizaines de milliers de “mineurs” dans le monde.

La validation bitcoin ne nécessite pas un réseau de confiance sécurisé puisqu’il repose sur le fait que la majorité de puissance de calcul est détenue par des utilisateurs honnêtes: par “honnête”, nous nous référons au simple fait qu’ils coopèrent entre eux pour confirmer les transactions légitimes du réseau. Ces transactions légitimes du réseau bitcoin sont celles qui peuvent être reliées mathématiquement à la transaction originelle par l’intermédiaire de la plus longue chaîne: la longueur de la chaîne fait référence à la profondeur de calcul de sa validation, et non au nombre de blocs de transactions. La transaction zéro a eu lieu le 3 janvier 2009: c’est celle qui, à la base de la chaîne de transactions, a donné naissance au système.

Ce concept de cloud computing appliqué à la confirmation des transactions a de nombreuses conséquences: seulement deux ans après son lancement, le réseau bitcoin représente l’équivalent de la puissance de calcul du «K-computer». S’approprier le réseau avec une telle machine ne signifierait pas pour autant un arrêt total du réseau. Plutôt, cela perturberait fortement la confirmation des transactions jusqu’à ce que les participants trouvent un moyen de contrer l’attaque et de reprendre le contrôle des opérations. Des plans de relance seraient ensuite mis en œuvre pour reprendre le cours normal des opérations par la suite. En d’autres termes, même en supposant qu’un gouvernement ou une grande organisation puissent un jour s’armer d’une puissance de calcul suffisante pour contrecarrer lourdement le réseau bitcoin, l’issue d’une telle opération serait, au mieux, incertaine. Cette propriété confère au réseau bitcoin une capacité de résistance inégalée. »

Auteur : Pierre Noizat 
Source : paristechreview.com