Michèle Coninsx : Bitcoin et l’Etat islamique

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Dans un entretien retranscrit sur knack.be, Michèle Coninsx, présidente d’Eurojust [1], vient de mettre en cause Bitcoin, accusé une nouvelle fois d’être utilisé par l’Etat islamique. Aucune adresse Bitcoin n’a été révélée, mais l’agence européenne aurait convié des spécialistes afin « d’acquérir une meilleure compréhension de la façon de détecter et d’identifier les transactions en bitcoins. »

Extrait de l’entretien :

« Aujourd’hui arrivent les monnaies virtuelles, Bitcoin par exemple, utilisé par l’Etat islamique. Nous avons récemment invité des spécialistes pour acquérir une meilleure compréhension de la façon de détecter et d’identifier les transactions en bitcoins. Si une activité criminelle est identifiée, comment peut-on saisir cet argent ? Que doit-on saisir ? Les clés de décryptage ? Ce sont des phénomènes nouveaux, et les États membres ne disposent pas toujours de l’expertise nécessaire dans ce domaine. » – Michèle Coninsx – Source : knack.be.

Petit conseil à Eurojust : Lorsqu’une transaction criminelle est repérée, la première chose à faire c’est de la pister en amont et en aval dans le grand registre public de Bitcoin pour établir une première liste d’adresses suspectes. La seconde chose, si l’affaire est vraiment importante [2], c’est de croiser cette liste avec les fichiers des principales plateformes de change et processeurs de paiement mondiaux afin de tenter d’obtenir des identités [3]. La troisième c’est de publier une liste noire des adresses incriminées.

Quant à la question de ce qu’il faut saisir : dès que vous aurez mis la main sur une clé privée contenant les bitcoins appartenant à des criminels, vous devrez immédiatement les transférer vers un compte Bitcoin que vous aurez créé pour la circonstance (de préférence un compte multisig) et dont vous conserverez précieusement la clé. Pour en savoir plus adressez-vous au FBI.

 


[1] Eurojust : unité de coopération judiciaire de l’Union européenne.

[2] Pas pour un trafic de carambars car cela nécessitera tout de même une Commission rogatoire internationale.

[3] Attention : cette méthode ne fonctionne pas avec les billets de 500 €, totalement intraçables, fabriqués par la BCE et principalement utilisés par les criminels.