Extrait d’un article de Patrice Bernard, publié le 6 décembre 2014 sur CBanque, à propos des diverses expérimentations menées par les banques néerlandaises ABN Amro, ING et Rabobank autour de la blockchain Bitcoin.
« Selon un récent reportage de RTL, trois des plus importantes banques néerlandaises […] ABN Amro, ING et Rabobank exploreraient, indépendamment les unes des autres, les opportunités de la crypto-monnaie et de la « blockchain » […] en vue de faire évoluer leurs systèmes de paiement. Il n’est toutefois pas question de déploiement, à court terme. Il s’agit tout au plus, dans un premier temps, de les étudier et d’en maîtriser les concepts […].
Comme l’exprime un responsable d’ING, les modes de paiement en vigueur aujourd’hui sont nés dans les années 70-80. Ils ont évolué au fil du temps […] mais il est indispensable de continuer à progresser pour répondre aux nouveaux besoins des clients. La promesse de transactions exécutées en quasi temps réel grâce aux approches P2P (pair à pair) des crypto-monnaies est séduisante. Il reste néanmoins, pour la banque, à en valider tous les aspects avant de se lancer dans l’aventure.
Dans le cas d’ABN Amro, la perspective est légèrement différente puisque la principale motivation exprimée est de « surveiller » les concurrents émergents. Une multitude d’acteurs non issus du secteur financier traditionnel développent des solutions originales, qui viennent défier les banques sur leurs domaines réservés. Avec bitcoin comme avec d’autres technologies disruptives, les établissements historiques doivent impérativement identifier ces menaces, afin de ne pas se laisser surprendre lorsqu’elles déferleront. […]
Il devient de plus en plus indubitable que le bitcoin aura des répercussions profondes sur nombre de pratiques séculaires du secteur financier. Que les banques conduisent déjà des expérimentations en est un signe fort et visible. Le régulateur devra rapidement s’aligner sur la tendance s’il ne veut pas créer un système à deux vitesses susceptible de laisser les institutions traditionnelles en position de faiblesse, favorisant ainsi directement la dérégulation technologique… »
Source : cbanque.com