Le CEO de Binance annonce un investissement de 100 millions de dollars en France

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Dans le cadre d’une discussion publique entre Changpeng Zhao (Cz) et Cédric O [1] qui s’est déroulée hier à Bercy, le CEO de Binance [2] a annoncé qu’il envisageait d’investir 100 millions de dollars pour soutenir les entreprises françaises et européennes du secteur des cryptomonnaies et pour créer un centre de recherche à Paris.

Selon Gregory Raymond, journaliste au magazine Capital, cet investissement sera toutefois conditionné à l’obtention de l’enregistrement de Binance en tant que Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers, un dossier qui serait à l’arrêt depuis plusieurs mois.

Source : twitter.com/gregory_raymond


Extrait du communiqué de L’ADAN, association française pour le développement des actifs numériques, qui a co-organisé l’événement :

Mercredi 3 novembre, l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) a été associée à l’évènement Crypto: what is at stake? organisé par France FinTech et le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance à l’occasion du passage en France de Changpeng Zhao, Président et Directeur général de Binance. Faustine Fleuret, Présidente et Directrice générale de l’Adan, a ainsi présenté le dynamisme et les perspectives de l’industrie française dans le cadre d’un échange avec Oliver Yates (PDG de Sheeldmarkets) et Sarah-Diane Eck (fondatrice de Lum Network). 

Un dialogue s’est par la suite tenu entre le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications, Monsieur Cédric O, et le PDG de Binance, Changpeng Zhao, au cours duquel ce dernier a annoncé sa volonté d’implanter sa société en France grâce au lancement d’Objectif Lune. L’Adan salue les retombées positives que l’écosystème français pourra attendre de cette initiative soutenue par un investissement à hauteur de 100 millions d’euros.

Une nouvelle fois, cette annonce fait la démonstration du potentiel des crypto-actifs pour l’économie. Dans un contexte hautement concurrentiel, l’opportunité d’asseoir au niveau local les conditions de l’innovation est salutaire. En cela, l’incidence du projet proposé en termes de formation, de financement de la recherche et d’emplois semble prometteuse. En outre, l’intérêt pour la France d’un acteur étranger d’envergure internationale témoigne de l’attractivité indiscutable de notre écosystème et de notre marché. La mise en place, il y a trois ans, d’un cadre réglementaire complet et stable constitue un atout majeur qui offre aux entreprises clarté et confiance. 

A ce titre, Faustine Fleuret a rappelé qu’à ce jour, la réglementation française est prise en compte par de nombreux acteurs : 

« Le cadre réglementaire en vigueur en France a été conçu avec une bonne intention : rétablir la confiance et structurer un marché sûr. Les acteurs français de la crypto s’y conforment. En analysant la liste blanche de l’AMF, on se rend compte que vingt-trois des vingt-cinq prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) ayant obtenu l’enregistrement sont des entreprises françaises. Il est donc important de souligner que notre industrie joue le jeu. »

Au-delà des entreprises françaises, ce régime a déjà attiré des acteurs étrangers qui se sont mis en conformité avec l’enregistrement PSAN dès 2020.

Il convient désormais de généraliser les conditions d’une concurrence équitable grâce à un contrôle renforcé : 

« Il reste difficile pour les acteurs d’obtenir les bénéfices et contreparties à l’enregistrement en France. […] Tant qu’elle n’est pas enregistrée, une entreprise ne peut pas, en théorie, proposer ses services à la clientèle nationale. Cela pose problème car, à ce jour, nous ne garantissons pas des règles du jeu équitables entre les acteurs qui proposent et promeuvent leurs services auprès du public français. Nous avons des entreprises régulées, qui ont le droit de promouvoir leurs services auprès du public français, et d’autres qui ne le sont pas mais qui proposent malgré tout leurs services sur le marché national. »

En cohérence avec l’ambition du régime actuel, l’Adan encourage donc l’ensemble des parties prenantes – entreprises nationales, internationales et pouvoir publics – à œuvrer et soutenir le développement en France d’un écosystème à la fois sûr et innovant. 

Source : adan.eu


[1] Secrétaire d’État à la Transition numérique.

[2] Fondée en 2017, Binance est aujourd’hui la plus importante plateforme mondiale d’échange de cryptomonnaies.