Maël Rolland, doctorant à l’École des hautes études en sciences sociales, présente Bitcoin dans ses dimensions technique, économique et politique : « Cette séance est consacrée au Bitcoin, comme première réalisation pratique d’une monnaie totalement décentralisée via le maintien dynamique d’un registre public décentralisé. Après avoir présenté certains des éléments clés de sa genèse philosophique, nous décrirons plus précisément l’architecture de son protocole technique et les conditions du monnayage définies dans son code. Dans un deuxième temps, les principales limites du Bitcoin seront rappelées et ce à travers certains événements marquants de sa jeune histoire. Nous soulignerons que, contrairement à la volonté explicite de son créateur, elle connaît, comme toute monnaie, une institutionnalisation et que celle-ci voit ré-émerger sous des formes singulières des tiers de confiance. Suivant ce mouvement, nous introduirons les débats auxquels donne lieu la question de l’adaptation de son monnayage à une échelle de paiement plus importante, comme les problèmes que rencontre celle-ci. Nous dresserons un portrait rapide, des différents choix technologiques proposés et les conséquences potentielles pour les acteurs du réseau en fonction de leurs statuts. Ce faisant, c’est bien une question politique concernant la gouvernance monétaire qui refera surface, là où son créateur pensait l’avoir fait définitivement disparaître. »
