L’avarice et Bitcoin : une relation ambigüe

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Le 5 décembre dernier, le cours boursier du bitcoin a dépassé le niveau emblématique des 100 000 dollars, un évènement attendu de longue date par de nombreuses personnes. Cette hausse a été portée (entre autres) par l’arrivée des ETF au comptant aux États-Unis en janvier 2024, par le halving de l’émission des bitcoins en avril, et par l’élection de Donald Trump à la présidences des États-Unis en novembre, lui qui avait promis au préalable la mise en place d’une « réserve stratégique » en BTC. Les détenteurs de bitcoins, devenus tout à coup un peu plus riches, se sont particulièrement réjouis de cette augmentation, allant jusqu’à organiser des soirées spéciales pour l’occasion. Depuis, le cours oscille autour 100 000 $ sans parvenir s’élever beaucoup plus haut, mais les prévisions pour 2025 n’en sont pas moins extrêmement optimistes : certains s’attendent à voir un prix de 250 000 $ d’ici la fin de l’année, tandis que d’autres visent plutôt les 700 000 $.

Ce nouvel engouement spéculatif constitue une circonstance idéale pour évoquer un phénomène particulièrement répandu dans le secteur de la cryptomonnaie : celui de l’attachement excessif à la richesse matérielle, communément appelé l’avarice. Dans un premier temps, nous reviendrons ainsi sur le rôle qu’a joué la spéculation dans l’amorçage de Bitcoin et sur la place de plus en plus grande que la thésaurisation a pris dans le discours des bitcoineurs au cours du temps. Puis dans un second temps, nous parlerons des conséquences de la prédominance de cette passion dans la communauté de Bitcoin, en reprenant notamment la critique faite par la tradition chrétienne. Précisons qu’il s’agit ici de parler d’un excès, dont tout le monde peut faire preuve (moi-même compris), et non de remettre en cause le bienfondé de l’intérêt financier, qui est à la base du fonctionnement du système de Nakamoto.

Article de Ludovic Lars à lire sur https://viresinnumeris.fr/avarice-bitcoin-relation-ambigue/