La spéculation peut-elle tuer le bitcoin ?

Réponse de Jacques Favier [1] extraite d’un entretien accordé au quotidien La Croix le 18 décembre 2017 :

« Le bitcoin est comme un rat d’égout qui peut survivre à tout, même à la peste, qu’il a déjà eue… Depuis sa création, cette monnaie a connu plusieurs bulles [2]. Elles ont éclaté, lui faisant perdre une fois jusqu’à 80 % de sa valeur. Mais elle a démontré une grande résilience.

Le bitcoin est un protocole informatique, mais c’est surtout une communauté de 20 à 30 millions d’utilisateurs. Ceux qui en ont acheté, au départ, l’ont fait sur la base de leur enthousiasme pour un objet technologique et un projet politique cohérent.

C’est vrai qu’actuellement, il fait l’objet de spéculation. Mais cela reste d’abord une véritable innovation. Ses variations de cours ne vont pas tuer la communauté, j’en suis convaincu. Mon conseil est de ne pas en acheter pour plus que ce que l’on comprend : quelques euros, pour apprendre. »


[1] Cofondateur de l’association le Cercle du Coin et coauteur de Bitcoin, la monnaie acéphale.

[2] Notamment en juin 2011, en avril 2013 et en décembre 2013.

[3] Allusion à une vidéo dans laquelle Andreas Antonopoulos met en parallèle les blockchains privées – « enfants-bulles » rendus « extrêmement vulnérables » par excès de protection – à Bitcoin, résilient et robuste comme une horde de « rats d’égouts » exposés en permanence « aux agents pathogènes ».