Constatant que le projet d’euro numérique sur lequel travaille la Banque centrale européenne « comporte des risques élevés pour les libertés », la CNIL [1] a appelé, la semaine dernière, à l’émergence d’un débat public sur le sujet.
La commission considère en effet qu’un projet qui concerne la vie quotidienne de centaines de millions d’Européens « doit sortir du cercle des spécialistes et des discussions entre régulateurs » pour être investi par le débat démocratique. Elle rappelle par ailleurs que, selon les résultats de la consultation publique sur l’euro numérique menée par la BCE en avril 2021, la confidentialité arrive en tête des préoccupations des participants, devant la sécurité.
« Au vu de la demande du public, un standard très élevé de confidentialité et de protection des données sera une des principales clés pour le succès du futur euro numérique. Cela constituera un des éléments de la confiance des utilisateurs, qui doivent avoir la liberté de choisir leur moyen de paiement pour conserver, notamment, la maîtrise de la quantité de données collectées lors d’un paiement.
Alors qu’aujourd’hui, les espèces permettent l’anonymat des paiements – et donc l’absence de traçage des achats effectués et de risque pour la vie privée – on ne sait pas encore si le futur euro numérique offrira également cette possibilité […]. »
Source : cnil.fr
[1] La Commission nationale de l’informatique et des libertés est une autorité administrative indépendante chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.