IBM France : la blockchain idéale

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Luca Comparini d’IBM France, est intervenu lors de la conférence Bløckcha1n Business organisée par Finyear Group le 10 décembre au WAI Paris *. Spécialiste des bases de données distribuées, il expérimente actuellement la technologie blockchain à travers un « fork » d’Ethereum dont le code sera Open Source, couplé avec Bittorrent pour tout ce qui est transfert de gros fichiers, et Telehash pour la garantie de transparence.

Au cours de son intervention Luca Comparini a tenté de dégager les caractéristiques que devrait posséder une blockchain pour être utilisable par le secteur bancaire :

– une gestion de l’identité : il est incontournable dans un réseau Business to business de pouvoir connaitre l’identité de la contrepartie avec laquelle nous faisons une transaction ;

– un algorithme de consensus modulable : quand on connait l’identité des participants, le proof-of-work est inutilement lent et dispendieux. Selon l’usage, il faudrait pouvoir changer d’algorithme de consensus (proof-of-stake, proof-of-work…) ;

– une confidentialité garantie : il ne faut pas que les transactions soient publiques ;

– un livre « auditable » : si les transactions doivent rester confidentielles elles doivent cependant être accessibles au régulateur ;

– une blockchain « scalable » : la blockchain idéale doit pouvoir supporter un grand nombre de transactions. Cela soulève beaucoup de questions à l’heure actuelle ;

– une blockchain pérenne : Les systèmes de paiement qui existent aujourd’hui ont été initiés il y a très longtemps. Si on invente un nouveau système il faut qu’il puisse perdurer ce qui signifie être capable d’anticiper des problèmes qui n’existent pas encore.

Pour IBM, la technologie Blockchain en est donc à ses balbutiements et n’est pas encore adaptée aux besoins du secteur bancaire. Entre autres questions, le problème de la « scalabilité » et l’absence de confidentialité des transactions rendent son utilisation impossible dans la plupart des cas, en l’état actuel des choses. Néanmoins, même si on est toujours dans une phase initiale, les ingénieurs d’IBM ont déjà mené quelques réflexions qui ne se limitent pas au secteur bancaire mais s’étendent « à tous les domaines B2B ou IBM a une place et une compétence métier », affirme Luca Comparini.

Reporter : Marco – Rédaction : Jean-Luc


* WAI Paris : espace d’innovation et de coworking de BNP Paribas.