En ce jour de Black Friday, nous vous offrons une mise en garde conjointe d’Hergé et de Satoshi Nakamoto, une comparaison symbolique des aventures de Tintin et de Bitcoin.
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Au-delà d’une dénonciation de Bitcoin comme une chose sans fondement et dont la valeur serait « purement spéculative », on lit aussi des remises en cause de son statut dominant au sein des cryptomonnaies au motif que, son mécanisme et son algorithme étant en open source, n’importe qui pourrait en créer une autre en tous points semblable. Pourquoi désire-t-on détenir des bitcoins ? Pourquoi, comment, en quelles circonstances, utilise-t-on cette « objective thune » ?
Par nombre d’éclairages, Hergé dénonce le caractère trompeur, aliénant ou factice des échanges monétaires : Tintin achetant en mer Rouge tout un attirail au señor Oliveira de Figueira « le blanc qui vend tout » illustre le ridicule du consumérisme. Mais celui-ci peut-il être pensé comme l’abondance des seuls objets ? Qu’en est-il de l’abondance de monnaie ?
En Amérique, à Shanghai, au San Theodoros, Tintin éconduit sèchement les corrupteurs qui lui proposent de fortes sommes, tandis qu’inversement le malheureux Wolf se laisse piéger par l’argent au jeu jusqu’à trahir très gravement l’éthique d’honnête homme dont on le voit pourtant pénétré. Trop d’argent, est-ce possible ? Et la fausse monnaie, si semblable à la vraie, n’est-elle pas rendue possible par cette abondance même ?
Les Dupondt chargés de poursuivre les faux monnayeurs se font prendre avec de fausses pièces. Aristide Filoselle (file l’oseille ?) amassant les portefeuilles volés donne aux collectionneurs comme Sakharine et aux antiquaires comme les Loiseau un contrechamp révélateur de ce que la vraie valeur n’est pas sérielle.
On le savait bien, depuis que le fétiche à l’oreille cassée s’était avéré reproduit en série, comme de vulgaires billets de banque.
Le vrai est inimaginable, inouï, visionnaire, tandis que les signes monétaires ou chrématistiques de tous ordres sont patents, trompent l’esprit et l’égarent au même titre que la drogue ou l’alcool. Si on peut les compter, c’est qu’ils sont fictifs.
Tintin pose la question de la valeur faciale. Comment distinguer entre un billet de banque authentique et des billets « tellement bien imités qu’il était absolument impossible de les distinguer des vrais » ? L’ensemble des Aventures de Tintin traite de cette question et la résout par son dépassement, en l’abordant par le biais de l’origine.
Mais que se passe-t-il si l’on n’opère pas la distinction ? En contrepoint des énigmes de la similitude, les Dupondt soulignent l’aberration de deux personnes distinctes s’affichant et se comportant comme une seule, tournant le même en ridicule par dérobade de l’autre. D’où le fameux « je dirais même plus » introduisant une répétition trop fautive pour se situer du côté du « plus ». La fausse monnaie dirait même moins.