Du crypto-scepticisme

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A chaque baisse du cours (avril et décembre 2013, février 2014), à chaque piratage d’une plateforme de change (dernière en date : Poloniex), des investisseurs déçus viennent exprimer leur colère dans les commentaires de bitcoin.fr. Certains y annoncent la mort de Bitcoin, d’autres crient à l’arnaque ou au Ponzi. Tous ont pour point commun de ne pas avoir suivi les conseils de prudence martelés en grands caractères sur toutes les pages du site :

« Bitcoin n’est qu’une expérience, n’y investissez que le temps et l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre ».

L’erreur commune de tous ces râleurs c’est d’avoir tenté d’utiliser Bitcoin pour ce qu’il n’est pas : un moyen de gagner de l’argent. Ils ont joué, ils ont cru perdre, ils ont vendu et ils ont perdu.

Pour autant le crypto-scepticisme est légitime quand il n’est pas la simple expression d’une frustration. On peut entendre celui qui dit : « Bitcoin ça ne sert à rien », car, dans les faits, l’expérience Bitcoin n’est pas sortie du stade expérimental et il n’est pas absolument certain qu’elle en sorte un jour. Certes l’utilisation de Bitcoin en tant que réserve de valeur ou à des fins spéculative est devenue assez courante, mais sa démocratisation en tant que système de paiement ne va pas de soi et les nombreux défis à relever pour sa réalisation confortent les sceptiques.

Pour qu’un écosystème Bitcoin s’épanouisse pleinement, il faudrait d’abord un cadre juridique favorable et une volonté politique. Il faudrait ensuite qu’un nombre important de boutiques en ligne se décident à afficher le logo Bitcoin à côté de Paypal, Mastercard et Visa. Il faudrait enfin que tous ces commerces répercutent les frais de transaction et d’assurance économisés sur le prix des produits ou des services vendus. Dès lors il deviendrait avantageux pour les clients d’acheter des bitcoins sur les places de change pour régler leurs achats.

Si des commerces comme Fancy et Overstock ont tenté l’expérience sur des opérations ponctuelles avec un certains succès (Overstock ayant dépassé le million de dollars de vente en bitcoins en deux mois à peine), on est tout de même loin d’une généralisation de cette pratique… le crypto-scepticisme a encore de beaux jours devant lui !