Communiqué de l’Association Le Cercle du Coin sur la candidature d’Alexandre Stachtchenko à la députation dans la 2e circonscription de Paris
Une des voix les plus fortes du monde français des cryptomonnaies, Alexandre Stachtchenko, se présente à la députation dans une législative partielle à Paris. Celui que les Bitcoiners français ont coutume de surnommer « Stach » a commencé sa carrière en créant en 2015 une entreprise de conseil spécialisée sur le sujet des cryptomonnaies, société devenue au mastodonte KPMG quelques années plus tard. Aujourd’hui, Alexandre Stachtchenko est directeur de la stratégie de Paymium, le plus ancien exchange de cryptomonnaies européen, et conférencier. Pourquoi sa candidature est-elle symbolique ?
Les Bitcoiners investissent le débat d’idées
Le débat de vie de Bitcoin se manifeste par la création d’une contre-culture isolée, retirée du monde, souvent hermétique aux débats du reste de la société. Ailleurs, un des textes inspirants des premiers Bitcoiners était le cypherpunk Manifesto d’Eric Hughes, qui mettait en exergue la confidentialité et la vie privée. Le mot crypto vient lui-même du grec signifiant « cacher ». Pour vivre heureux, vivons cachés ! Pour autant, la disruption technologique de Bitcoin, a suscité dans un deuxième temps un travail intellectuel de tous ceux qui observaient ce nouveau système se développer : des économistes de l’école autrichienne comprenant Bitcoin comme le moyen ultime de déposséder l’État du contrôle de la Monnaie aux libéraux de gauche voulant lutter contre la mainmise des banques sur l’économie, un travail intellectuel phénoménal s’est mis en place depuis 2009, ébranlant parfois les préjugés de chacun au contact de cette nouvelle monnaie. Alexandre Stachtchenko a lui-même produit ou co-produit plusieurs publications sur Bitcoin et l’écologie ou Bitcoin en tant que nouveau paradigme. Très naturellement, c’est aujourd’hui une troisième phase qui s’ouvre, dans laquelle ceux qui ont pensé un nouveau paradigme économique et monétaire ou Bitcoin occuperait une place centrale souhaitent désormais passer à l’action. En proposant une offre politique nouvelle.
Une offre politique nouvelle de nature à enterrer une classe politique en bout de course, aussi homogène que défaillante
Dans la même circonscription que Stach, le feuilleton de l’été de la classe politique française a été la guéguerre entre Rachida Dati, candidate déclarée à la mairie de Paris en 2026, et Michel Barnier, ancien premier ministre débarrassé au bout de quelques semaines, longuement élu en Savoie et qui lorgne une circonscription gagnable par la droite dans un contexte de reflux électoral. Or, si par leur style, ces deux candidats sont assez différents, quant aux idées, ils sont quasiment identiques : les deux appartenant au centre-droit et ont décidé de faire alliance avec le centriste Emmanuel Macron, lequel Emmanuel Macron suit une politique assez voisine de ses prédécesseurs depuis Valéry Giscard d’Estaing : étatisme rampant, intégration européenne frénétique, complexité administrative, orfèvrerie fiscale ad nauseam et division de la société entre insiders (qui peuvent échapper aux règles) et outsiders (tenus de respecter des règles étouffantes). Tous les politiques qui se sont succédé depuis 50 ou 60 ans ont parlé de réforme, de nouveau souffle et de changements. Ils ont en fait tous plus ou moins livré une politique fade et fuyant les problèmes, aboutissant au déclin de la France dans tous les domaines : PIB, classement PISA, délinquance, niveau du système de santé, etc. Dans un tel contexte, des voix nouvelles, plus radicales, se développent naturellement. À côté des discours radicaux qu’on peut qualifier rapidement d’« extrême gauche » ou d’« extrême droite », un autre discours radical émerge : celui d’un nouveau paradigme monétaire dont Bitcoin est le symbole.
La disruption monétaire plutôt que la guerre civile
Parmi tous les problèmes auxquels la France est confrontée aujourd’hui, celui de la dette abyssale, largement creusée sous l’ère Macron (€1300 milliards sur 3000) semble aujourd’hui le plus important. Ce débat électrise la société et crée de la division : les uns accusent les « boomers » (derniers profiteurs d’un système de retraite en faillite) quand un dernier groupe accuse les grandes fortunes ou les grandes sociétés françaises. Aucun homme politique du sérail ne remet en cause le système économique et monétaire actuel. Alexandre Stachtchenko, qui l’a tort ou raison, désigne l’éléphant au milieu de la pièce : le système monétaire qui efface le problème des déficits publics grâce à une création monétaire qu’on fait avaler de force aux institutions financières par le truchement d’une réglementation pro-OAT qui diffuse les risques de ces obligations d’État dans tous les banques, donc tous les bas de laine. Un système monétaire qui finance un État imposant avec les économies des Français. Cette taxation invisible tue le pouvoir d’achat et s’ajoute à la taxation forte du peuple français (57% du PIB français dépendent du secteur public, dont environ 52% d’impôts sur la Nation et 5% de déficit). La candidature Stachtchenko suggère de regarder ce problème fondamental, souvent ignoré par tous depuis cette fameuse année 1974, date du dernier excédent budgétaire de l’État Français.
La fronde contre l’État-nounou
La candidature de « Stach », c’est aussi un symbole de la soif de liberté de certains Français qui se sentent aujourd’hui asphyxiés. L’administration délirante du pays du formulaire CERFA impose un niveau extrême de « paperasserie » aux Français. Une paperasse qui coûte en temps et en liberté puisque chaque initiative doit être déclarée, contrôlée, acceptée par un agent étatique. L’État-nounou français interdit aussi à tour de bras, soit sous l’effet d’un gouvernement interventionniste, soit sous l’effet de lobbys influents : interdiction des enseignes lumineuses de nuit, fermeture d’une chaîne de télévision et même censure des sites pornos dans le pays du libertinage. Un comble ! Au niveau européen, la proposition dite « Chat Control » vise à imposer la surveillance généralisée des communications privées, y compris chiffrées, illustre la dérive inquiétante vers une société de contrôle au détriment des libertés fondamentales. Là encore, le souffle libertaire attaché au mouvement cypherpunk fait de « Stach » un défenseur de fait d’une liberté individuelle de plus en plus menacée.
La faillite intellectuelle bruxelloise sur le sujet de l’énergie
La Commission et le Parlement européen, gangrénés par une surenchère de pureté écologique de façade, ont cédé au lobby des entreprises du renouvelable, déstructurant notre appareil de production d’énergie et suscitant coupures, gabegie et même désastre environnemental sur terre, en mer et même dans l’air. Dans ce contexte, l’intérêt de Bitcoin dans la décarbonation du mix et la réduction de la facture d’électricité est patent. Ce genre d’argument ne sort jamais de la bouche des politiciens professionnels. Stach est cette nouvelle voix qui s’élève dans le paysage politique français. C’est aussi la voix d’un entrepreneur qui comprend que les problèmes ne se règlent pas à coups de réglementations et de dépenses à milliards par une Commission de fonctionnaires non-élus mais grâce au fourmillement d’idées de milliers d’entrepreneurs de terrain.
Changer de paradigme
Stach et sa colistière Aurore Galves, déjà impliquée dans une élection au printemps dernier, offrent au système politique français une voie originale, radicale par son défi au système monétaire actuel mais plutôt mesurée si on la compare aux révolutionnaires primaires rêvant du Grand Soir. Le changement de paradigme qu’ils proposent est aussi générationnel : tous deux sont plutôt jeunes, tous deux travaillant en entreprise, et surtout tous deux cherchant des solutions modernes, embrassant la technologie et les possibilités qu’elle offre. Dans une classe politique française qui se méfie de l’innovation, la règle avant qu’elle éclose et a inscrit le « principe de précaution » dans sa Constitution, Stach et Aurore sont une bouffée d’air frais et surtout une candidature loin d’être anecdotique.
Si Alexandre Stachtchenko semble de prime abord un candidat d’amusement, de témoignage ou de folklore, sa candidature est en réalité bien plus importante, bien plus significative. Loin d’une candidature de type Coluche 2.0, Stach est peut-être le symbole d’un changement d’époque qui s’annonce pour la scène politique française. C’est aussi le symbole que Bitcoin n’est pas QUE monnaie. On connaît tous un « nocoiner » pontifiant se fixant comme objectif de nous démontrer que Bitcoin n’est pas une monnaie. Nous pouvons désormais lui répondre : « en effet, c’est un projet bien plus vaste ».
Le CA de l’association Cercle du Coin