Créé en 2015 par Nicolas Katan, Ugo Mare et Simon Potier, avec le soutien de l’incubateur parisien The Family et d’un fonds d’investissement suédois, la société Bitit permettait d’acheter des bitcoins contre des euros. Les fondateurs ont annoncé hier la fermeture de la plateforme, en plein bull market, en raison de « difficultés opérationnelles et règlementaires ». L’achat et la vente ont été désactivés jeudi et les clients ont jusqu’au 30 avril pour retirer leurs fonds.
En septembre dernier, Bitit a perdu son fournisseur de services de paiement par carte de crédit (Transact Payments), ce qui a fortement impacté son activité, puisqu’il s’agissait là du moyen de paiement le plus utilisé. Le 18 décembre 2020 la startup dont le dossier PSAN était en cours d’examen depuis le mois de mai, apprend de l’AMF qu’elle n’aurait plus le droit de prendre de nouveaux clients tant que l’enregistrement ne serait pas finalisé : « Cela nous a tués. Environ 90% de nos volumes d’échange provenaient de nouveaux clients. Les clients existants généraient des volumes extrêmement faibles », explique Nicolas Katan à theblockcrypto.com.
Bitit aurait, certes, pu poursuivre ses démarches d’enregistrement, mais dans un environnement de plus en plus concurrentiel et après tant de pertes, regagner des parts de marchés semblait de plus en plus incertain : « Même si nous obtenions un enregistrement PSAN, il nous faudrait au moins six à huit mois pour espérer récupérer nos volumes d’échanges, et encore sans aucune garantie car nous avons perdu toute notre compétitivité. C’est vraiment catastrophique. »
Bitit déclare avoir servi environ 500 000 clients de plus de 50 pays et traité plus de 230 millions de dollars de transactions : « Nous avons réalisé cela avec 5 000 € de capital initial et moins de 215 000 € levés ».
Sources : bitit.io – twitter.com/Bitit_Gift – theblockcrypto.com
Mise à jour du 18 avril 2021 suite aux réponses de Nicolas Katan :
1. Quand aviez-vous déposé votre dossier PSAN ?
Mai 2020 ; nous avons été une des premières entreprises à envoyer notre dossier pour PSAN.
2. Qu’est-ce qui bloquait dans la finalisation du dossier ?
Justement on n’en a aucune idée. Le régulateur ne nous a pas guidé. Nous sommes censés travailler main dans la main avec le régulateur. Mais ça ne va que dans un sens malheureusement. Nous avons fait appel à de grands cabinets d’avocats et ces derniers nous ont dit que notre dossier était de grande qualité et qu’ils ne comprenaient pas le statut quo du régulateur à notre sujet.
3. C’est bien l’AMF qui vous a demandé (dans un mail arrivé le 18 décembre je suppose) d’arrêter l’enregistrement de nouveaux clients jusqu’à l’enregistrement ?
Oui, c’est correct. Nous pouvions continuer nos activités avec nos clients existants si, et seulement si :
– nous n’acceptions plus de nous nouveaux clients.
– nous arrêtions nos opérations de communication/promotion auprès de nos clients/prospects.