Monnaie de demain ou rêve de Geek ?

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Adrianne Jeffries (@adrjeffries) est une journaliste américaine. Elle travaille pour le New York Observer et Betabeat. Elle est spécialisée dans l’innovation technologique et les monnaies virtuelles et elle a également suivi de très près Occupy Wall Street. Elle est venue sur la scène de Lift raconter l’histoire de Bitcoin, la monnaie électronique décentralisée, qu’elle suit depuis longtemps.

Source : internetactu.net – Auteur : Hubert Guillaud

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Image : Adrianne Jeffries sur la scène de Lift, photographiée par Ivo Näpflin pour LiftConference.

Bitcoin est une monnaie globale, virtuelle, qui n’existe que sur l’internet, complètement décentralisée, sans régulateur autre qu’un algorithme (vidéo explicative). L’idée de cette monnaie est née sous la plume de Satoshi Nakamoto, un pseudonyme masquant un auteur anonyme, dans un article intitulé : un système électronique monétaire en P2P (.pdf). Plus qu’une monnaie, Bitcoin est un protocole d’échange monétaire alternatif, sans banque, ni autorité centrale.

Comme l’explique très bien Stanislas Jourdan sur Owni, Bitcoin est une monnaie de programmation. Cette monnaie purement virtuelle et en P2P, a besoin de vérifier et archiver les transactions effectuées. Les utilisateurs doivent donc télécharger le logiciel et offrir de leur processeur au réseau Bitcoin pour qu’il puisse faire ses calculs, en échange de quoi ceux-ci sont rémunérés par des Bitcoins, qui ne peuvent être utilisés qu’une fois. Le principe de Bitcoin est donc d’avoir une masse monétaire qui s’accroit petit à petit à mesure que les ordinateurs de ceux qui l’échangent offrent de leur puissance de calcul. Le programmeur de cette monnaie a fixé une limite à 21 millions de Bitcoins (une limite qu’on devrait atteindre vers 2030), ce qui rend de plus en plus difficile d’obtenir de nouveaux crédits pour de nouveaux arrivants (il faut de plus en plus de temps de machine pour générer une unité monétaire). Une asymétrie des droits entre les premiers utilisateurs de Bitcoin et les nouveaux arrivants qui n’est pas sans rappeler le tristement célèbreschéma de Ponzi, comme l’explique Stéphane Laborde de Création Monétaire.info.

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Image : L’évolution de la valeur de Bitcoin, via BitCoinCharts, la monnaie P2P étant totalement transparente, elle permet de suivre son évolution en temps réel.

Dans les premiers temps, Bitcoin a connu une véritable ruée vers l’or, tant et si bien que la presse s’est demandé s’il n’y avait pas une bulle Bitcoin… Dans le quartier où elle habite, Adrianne a vu un restaurant qui acceptait les Bitcoins. Elle en a donc acheté et en a entreposé sur un site… qui a fermé quatre jours après, piraté. C’est effectivement l’un des problèmes de cette monnaie, explique la journaliste : elle est sensible aux piratages, aux crashs d’ordinateurs. Cela a conduit les médias à vite enterrer l’avenir de Bitcoin…

bitcoinsvaluePourtant, Bitcoin n’est pas encore mort, prédit Adrianne Jeffries. “Comme toutes les monnaies, Bitcoin a deux faces. En proposant l’anonymat contre la sécurité, la décentralisation contre l’utilisabilité, l’indépendance contre la légalité”, la monnaie P2P a conservé ses aficionados. Elle reste une monnaie expérimentale, explique la journaliste. Si actuellement elle est dans le creux de la désillusion, des équipes continuent à y travailler. Le volume d’échange est encore actif, même si la valeur, qui était montée à 33 $ est largement retombée. Elle a de nombreux concurrents d’ailleurs comme NameCoin (qui se veut plutôt un système distribué de nom de domaine sur le principe de Bitcoin, pas forcément très sérieux d’ailleurs), SolidCoinGoldCoin et StableCoinDwolla (une monnaie “de compte à compte”)… voire même les Facebook Credits… Même si on peut douter que Bitcoin soit capable d’entrer en compétition avec des monnaies électroniques centralisées, comme les Credits Facebook.

Pour l’instant, Bitcoin demeure une monnaie geek, trop difficile à utiliser pour devenir grand public, même si le principe de son ouverture, de sa transparence, est forcément stimulant, estime la journaliste, avec peut-être un peu trop de candeur.

Source : internetactu.net – Auteur : Hubert Guillaud