Satoshi Nakomoto présent dans la liste des candidats au prix Nobel de la paix 2021
« Le prix Nobel de la paix récompense la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix selon les volontés, définies par le testament, d’Alfred Nobel. Cela comprend la lutte pour la paix, les droits de l’homme, l’aide humanitaire et la liberté. » (source)
Malheureusement, non, Satoshi Nakamoto (le, la ou les mystérieux créateur(s) du protocole Bitcoin) ne sera pas sur la liste des candidats au prix Nobel de la paix cette année. Toutefois, compte tenu des critères mentionnés plus haut, il n’est pas invraisemblable d’imaginer que Satoshi puisse recevoir cette distinction dans un futur plus ou moins proche. En effet, Bitcoin pourrait être une des technologies les plus émancipatrices qui aient jamais existé. Cette nouvelle monnaie digitale indépendante du pouvoir politique circulant sur un réseau ouvert et décentralisé pourrait avoir un impact majeur dans de nombreux pays. Contrairement à ce que prétendent de nombreuses critiques, l’invention de Satoshi n’est pas qu’une simple bulle spéculative archi-volatile. Bitcoin représente enfin un moyen efficace de s’extirper de la violence et de l’oppression étatique. Et tout cela, sans guillotine, sans kalashnikov, sans insurrection, sans heurts ni violence, mais simplement du bout du doigt avec un smartphone… Bitcoin est une lueur d’espoir pour des centaines de millions d’individus.
Avant de parler de Bitcoin, voyons tout d’abord comment nous nous en sommes retrouvés là.
« Plus c’est grand, mieux c’est »
Le concept de ‘dilemme de la violence’ dans lequel nous évoluons naturellement depuis toujours semble avoir passablement influencé notre manière de nous organiser. Le problème darwinien est le suivant :quelle est la meilleure stratégie à adopter pour maximiser ses chances de survie tout en investissant le moins d’énergie possible?
Entre les deux options ci-dessous, quelle est la solution la plus avantageuse?
- Option A : investir du temps et de l’énergie afin de répondre à ses besoins naturels par ses propres moyens
- Option B : tenter de s’approprier le bien d’un de ses congénères en prenant le risque de se faire tuer, blesser, ou de compromettre d’éventuelles relations futures
L’ordre, la modernité et le confort de nos sociétés actuelles ont eu tendance à nous faire oublier la dure réalité de la nature. Pourtant, nos lointains ancêtres ont traversé des époques bien moins paisibles et civilisées que celle dans laquelle nous vivons actuellement. La menace de l’option B était bien plus présente. Il était alors primordial d’avoir le contrôle de la violence, et/ou de faire partie d’un groupe relativement important pour survivre. Les progrès techniques (agriculture, industrialisation, etc), ainsi que le développement des armes (offensives et défensives), n’ont fait que transformer notre manière de nous organiser pour répondre au mieux à l’agressivité d’éventuels assaillants.
L’émergence de l’agriculture, il y a environ 11000 ans, a été une étape charnière dans ce processus. Le travail de la terre, la domestication des plantes et des animaux, la sédentarisation, et la création de surplus de nourriture ont eu un impact direct sur ‘le dilemme de la violence‘. En effet, ces nouvelles richesses matérielles apportèrent une toute nouvelle motivation à l’hostilité et au vol.
Avant cette période, le bellicisme de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs était radicalement différent. Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, en parle très bien dans son livre publié en 2013, Préhistoire de la violence et de la guerre.Nos ancêtres pouvaient bien évidemment être menacés par des groupes rivaux et des prédateurs naturels, mais les conflits étaient d’une toute autre intensité. Le nomadisme et l’incapacité de stocker de manière durable des denrées alimentaires rendent le concept de vol quasi inexistant. Comme l’explique Marshall Sahlins dans son livre Âge de pierre, âge d’abondance : l’économie des sociétés primitives, nos ancêtres ont probablement eu des existences bien plus épanouies qu’on ne le croit. De plus, la densité de population était extrêmement faible à cette époque. Les tribus étaient le plus souvent limitées au nombre de Dunbar (≈150), et jusqu’en -50 000 avant J.C., alors qu’Homo sapiens s’étend déjà sur tous les continents, on estime que la population mondiale atteint seulement 1,5 millions d’individus (source). Par conséquent, l’adversité territoriale était présente, mais beaucoup moins importante.
Tout change après l’apparition de l’agriculture et la sédentarisation (révolution néolithique). L’avènement d’une société reposant sur le concept de biens privés (terre, bétail, réserve de nourriture, etc) altère complètement les règles du jeu. Les arguments allant dans le sens de l’option B (vol) deviennent beaucoup plus importants. Les conséquences sociales sont majeures. L’humanité doit s’organiser pour s’adapter à ce nouveau paradigme. Les croyances, mythes, religions et divers cultures aident à fédérer un nombre important d’hommes et de femmes, et à créer les premières sociétés. Ces dernières se stratifient et se hiérarchisent progressivement. On voit se développer la division du travail et la spécialisation dans les villages (agriculteurs, artisans, soldats etc). Les puissants commencent à protéger les faibles moyennant rémunération. La puissance physique se concentre progressivement dans une classe sociale – détenant, à partir de ce moment-là, le monopole de la violence.
Lorsque la limite de Dunbar disparait, l’humanité s’engouffre dans une cycle de croissance inarrêtable. Les sociétés humaines deviennent de plus en plus grandes, de plus en plus vastes et complexes. Sauf exception, les petites tribus survivent rarement face aux empires. Les groupes d’une centaine d’individus se sont progressivement transformés en des États-nations comportant des millions – voire des milliards – d’âmes toutes unies sous le même drapeau. Aujourd’hui, ces organisations modernes ne visent plus uniquement à nous protéger d’agressions physiques, mais également de combats politiques et économiques qui peuvent être tout aussi destructeurs.
La théorie selon laquelle le progrès et la technologie ont façonné nos sociétés à travers le temps en modifiant sans cesse les rapports de force et de pouvoir entre individus n’est pas nouvelle. James Dale Davidson et William Rees-Mogg l’évoquaient déjà dans leur livre The Sovereign Individual: Mastering the Transition to the Information Age (écrit en 1997), et Robert Breedlove, une des personnalités les plus prolifiques de l’écosystème Bitcoin, en parle également très bien dans son travail (lien). Ce sont des textes denses, mais je vous invite vivement à vous y plonger si le sujet vous intéresse.
« Plus c’est grand, plus c’est dangereux »
L’humanité s’est donc graduellement organisée afin de répondre à un besoin de protection. Les États actuels répondent, entre autres, à cette fonction en faisant respecter l’ordre au sein du territoire national, et en nous permettant d’exister sur le grand échiquier international. Toutefois, à travers l’Histoire, il est triste de constater que l’altruisme des personnes au pouvoir n’a pas toujours été exemplaire. Les personnalités se retrouvant en possession du fameux ‘monopole de la violence‘ ont trop souvent privilégié leurs propres intérêts aux dépens des individus (sujets, citoyens, etc) qu’elles étaient censées servir/protéger à l’origine. L’institution ayant pour objectif de protéger la population devient alors elle-même une menace. Le protecteur devient pilleur et oppresseur…
Cette réalité peut nous sembler complètement abstraite pour nous autres citoyens du monde ‘libre‘ occidental, et pourtant. Il y a encore aujourd’hui plus de 2 milliards de personnes vivant dans des régimes autoritaires (source) ou dans des pays partiellement démocratiques, et subissant au quotidien censure, confiscation, et spoliation. On constate malheureusement que quand une petite partie de la population a réussi à mettre la main sur le pouvoir, il est extrêmement compliqué de renverser l’ordre établi. Avec les technologies actuelles, la différence de force entre État et simple citoyen est devenue gigantesque. Cela s’aggrave encore un peu plus lorsque la poignée d’individus au pouvoir a la capacité de créer de l’argent ex nihilo…
On pourrait par exemple parler du cas de l’Algérie, sous l’emprise depuis l’indépendance (1962) d’une caste militaire et d’une élite corrompue. La jeunesse algérienne tente depuis des décennies de changer le système et de relancer la société, mais sans succès. Tout mouvement populaire n’allant pas dans le sens des dirigeants au pouvoir est sévèrement réprimé. La situation du Venezuela n’est pas meilleure. Le pays est asphyxié depuis le décès d’Hugo Chavez en 2013. Le président Maduro et toute sa bande exercent un régime autoritaire et continuent de piller les resources du pays. L’hyperinflation, et les pénuries à court terme de certains biens de première nécessité plongent toute une partie de la population dans une détresse extrême. Nous aurions également pu discuter de l’oligarchie Russe, de l’État militaire Tchadien, ou encore du totalitarisme Chinois. De nombreux pays sont toujours en quête de leur 1789… Des hommes et des femmes sont coupés du monde, prisonniers d’un système toxique.
« La démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres » – Winston Churchill
La révolution silencieuse Bitcoin
Comme nous l’avons vu, la recherche de puissance collective semble donc avoir sensiblement influencé l’agencement de nos sociétés actuelles. Ce besoin de sécurité nous a amené à nous regrouper dans des structures toujours plus grandes, et à confier naïvement le monopole de la violence à des dirigeants plus ou moins dévoués et bienveillants.
Bitcoin change complètement la logique de la violence. En effet, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, une technologie permet à n’importe quel individu de conserver sa richesse et son patrimoine en toute sécurité, et de manière complètement autonome. L’individu n’a plus forcément besoin du groupe, ou d’une entité centrale pour protéger sa richesse. L’option B du départ n’est quasi plus possible. La souveraineté individuelle fait un retour tonitruant.
Bitcoin, et plus particulièrement son système de cryptographie asymétrique, offre à quiconque un bouclier solide et indéfectible pouvant résister à n’importe quelle attaque (y compris de la part de gouvernements autoritaires). Bien entendu, les criminelles trouveront toujours un moyen pour parvenir à leurs fins (torture, persécution, emprisonnement, etc), mais leur tache s’avère dorénavant bien plus compliquée avec Bitcoin. Alors que ces malfrats pouvaient toujours s’approprier des biens matériels par la force physique pure, c’est désormais impossible. Le seul et unique moyen de vous déposséder de vos bitcoins est, premièrement, de savoir que vous en possédez (pas si simple), et deuxièmement, de connaitre votre clé privée (liste de 24 mots pouvant être mémorisées). Imaginez par exemple l’utilité de cet outil pour des migrants fuyant leur pays en temps de guerre. Cet or digital est sauvegardé dans le cloud sans aucun tiers garant, et est accessible depuis n’importe où sur la planète au moyen d’une simple connexion internet.
Bitcoin bouleverse radicalement le rapport de force entre État et citoyen. L’État ne peut plus (ou très difficilement) extorquer, détourner, saisir, ou confisquer la richesse de ces concitoyens. Selon le vieil adage, « l’argent est le nerf de la guerre« . Ce nouveau paradigme monétaire rééquilibrait probablement le débat politique dans beaucoup de pays. Comme expliqué dans le livre The Sovereign Individual, l’État, et plus particulièrement le gouvernement en place, n’aurait d’autre choix que de revenir à son rôle initial de prestataire de services répondant aux besoins de la nation, et cesser d’être une association de malfaiteurs profitant du système. Bitcoin représente une solution viable pour enfin dissocier définitivement pouvoir politique et pouvoir monétaire, duo engendrant des ravages dans la plupart des cas.
Article 17 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :
« Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. »
« Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété«
Bitcoin pourrait être La technologie permettant, enfin, la réalisation globale de cet idéal! Donc oui, Alfred Nobel aurait surement validé la nomination de Satoshi Nakamoto au prix Nobel de la paix 2021…
A propos d’Initio
Si vous pensez que « Bitcoin n’est qu’une bulle spéculative archi-volatile », qu’il « n’a pas de valeur intrinsèque. », qu’il « ne sert à rien » et que, de toute façon, il « est très trop cher »… allez faire un tour sur initio-bitcoin.com.
Créé par Guillaume Goualard, Initio s’adresse à tous ceux qui souhaitent dépasser les poncifs ressassés par les détracteurs de Bitcoin et une bonne partie de la presse « mainstream ».