Bitcoin ou blockchain ? – Eloge du « proof-of-work »

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Pour Andreas Antonopoulos, intervenu à « l’EMEA FINTECH Talks » organisé par Deloitte à Milan le 12 mai dernier, le terme « blockchain » est vide de sens si on ne précise pas l’algorithme de consensus utilisé, la structure de contrôle, la gouvernance, le modèle de génération des tokens, ni les caractéristiques de sécurité du système dont on parle. Il n’est bien souvent qu’un contre-feu destiné à faire oublier la puissance subversive de Bitcoin ou plus généralement des blockchains publiques basées sur le PoW.

« Bitcoin est immuable parce que, même si vous contrôlez 100% de la puissance de minage, vous ne pouvez pas réécrire la blockchain pour créer une version alternative de l’histoire des transactions sans calculer une nouvelle preuve de travail valide.

Admettons que vous possédiez la plus grande capacité de calcul de monde, des centaines d’hexahashs par seconde, une puissance qui n’existe pas actuellement sur la planète, vous pourriez certes intervenir sur un certain nombre de blocs, vous pourriez réécrire l’historique des transactions de l’après-midi… mais pas celui d’hier, certainement pas celui de la semaine précédente et encore moins celui de l’année dernière. Même si vous contrôliez toute la puissance de hachage au monde, il serait impossible de recréer la preuve de travail de la blockchain Bitcoin ne serait-ce que de deux jours en arrière, la somme de calcul nécessaire à une telle tâche est insondable. Sans compter qu’il faudrait que tous les autres s’arrêtent pendant que vous pendant que vous gaspillez vos ressources en tentant de réécrire le passé, car si pendant ce temps d’autres mineurs continuent à avancer vers le futur en créant une blockchain plus longue, vous n’arriverez à rien.

L’immuabilité est une caractéristique du proof-of-work, pas des blockchains en général. La résistance à la censure et à la coercition sont des conséquences de l’anonymat, de la nature décentralisée du mining et du proof-of-work […]. 

Imaginons maintenant un mécanisme de consensus consortial entre banques. Admettons que vous construisiez une blockchain qui s’appuie sur six banques pour signer des transactions dans un modèle sophistiqué de consensus byzantin acquis à grands frais auprès du meilleur et du plus onéreux des consultants. Que se passera-t-il quand vous serez contraint, par décision judiciaire, de réécrire l’histoire de la dernière année pour faire en sorte que la balance du compte en banque de Wikileaks tombe à zéro ? Que se passera-t-il quand vous serez contraint de faire ce genre de chose, non pas à cause d’une décision judiciaire, mais sous la pression d’un régulateur qui a la capacité de vous bloquer l’accès aux marchés ? »