Bitcoin : les conseils de l’AMF

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L’Autorité des marchés financiers, qui a pour mission de veiller à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers en France, a publié aujourd’hui une série de recommandations destinées aux investisseurs s’intéressant au bitcoin : « Comprendre le protocole de transaction sur lequel repose la crypto-monnaie, s’assurer que le support de conservation est bien sécurisé, savoir que vous pouvez perdre toute votre mise et vérifier que la société proposant l’achat et la vente de bitcoins est bien agréée par ACPR ».


Extrait :

« Apparu en 2009, le Bitcoin est souvent considéré comme une “monnaie” virtuelle ou “crypto-monnaie” : il s’échange uniquement en ligne, il n’existe pas de pièces ou de billets. Le Bitcoin repose sur un protocole informatique de transactions cryptées et décentralisées, aussi appelé blockchain. Il s’agit d’un fonctionnement en réseau sans intermédiaire, à l’inverse des monnaies contrôlées par les banques centrales ou les gouvernements.

Le Bitcoin peut être accepté comme moyen de paiement sur certains sites internet, mais aussi auprès de certains commerces de proximité. Il peut être converti en monnaie comme le dollar ou l’euro. Notez bien qu’en France, l’euro est la seule monnaie ayant cours légal : un commerçant peut refuser un paiement en Bitcoin, mais est obligé de l’accepter en euros.

Comment sont créés les Bitcoins ?

Les Bitcoins sont créés via un processus décentralisé appelé minage (ou mining). Il s’agit d’un processus de surveillance, par lequel les internautes « mineurs » vérifient les transactions et assurent la sécurité du réseau, en utilisant du matériel informatique spécialisé. Leurs ordinateurs sont mis en concurrence et celui qui remporte la validation de la transaction reçoit en échange de nouveaux Bitcoins.

Les Bitcoins sont créés à un rythme de production fixe et décroissant chaque année. Le nombre de Bitcoins est limité à 21 millions d’unités. Il faut savoir qu’actuellement 80% des Bitcoins ont déjà été émis et sont en circulation.

Le Bitcoin, un investissement risqué

Gardez à l’esprit que le Bitcoin repose sur un marché non régulé, cette monnaie virtuelle n’a pas de cours officiel. Il s’agit d’un environnement informatique qui a ses propres règles, qui peut s’avérer non adapté aux personnes qui ne sont pas suffisamment technophiles et averties. Compte tenu de sa forte volatilité, ce marché est risqué.

Les risques d’une “monnaie” virtuelle

Différentes plateformes d’échanges accessibles en ligne permettent d’acheter/vendre des Bitcoins contre une monnaie fiduciaire comme le dollar ou l’euro : il est essentiel de vérifier la réputation et la fiabilité de ces sites. Sachez qu’en France, l’activité d’intermédiation consistant à recevoir des fonds de l’acheteur de Bitcoins pour les transférer au vendeur de Bitcoins relève d’un agrément de prestataire de paiement délivré par l’ACPR. N’hésitez pas à demander à votre intermédiaire français s’il est bien agréé auprès de l’ACPR afin d’exercer cette activité et vérifiez son numéro d’enregistrement sur le registre REGAFI.

Le Bitcoin est extrêmement volatil : le prix peut varier à la hausse comme à la baisse en très peu de temps et est largement imprévisible. Vous pouvez donc notamment perdre beaucoup d’argent. Du fait de cette forte volatilité, vous n’êtes pas assuré de pouvoir revendre vos Bitcoins au moment souhaité et à des conditions satisfaisantes. N’étant pas une monnaie ayant cours légal, vous ne disposez pas non plus des garanties offertes par les banques centrales. De même, contrairement aux dépôts dans une banque qui sont automatiquement couverts par le fonds de garantie des dépôts, vous n’êtes pas protégé en cas de faillite de votre intermédiaire.

Par ailleurs, le Bitcoin fonctionnant uniquement en ligne, vos actifs sont également conservés en ligne. Il vous revient de protéger le stockage de vos Bitcoins, notamment dans une situation de perte du support ou cyber-attaque.

Investir dans le Bitcoin : prudence

Beaucoup d’histoires séduisantes circulent sur le Bitcoin, mais soyez très prudent, notamment face aux propositions d’investissement qui pourraient vous être faites. Le Bitcoin s’adresse aux investisseurs avertis : un minimum d’appétence technique et financière est nécessaire afin de comprendre le protocole sur lequel il repose et ses risques. En plus de ceux liés aux monnaies virtuelles, d’autres risques s’ajoutent : perte de tout ou partie du capital investi, absence de réglementation, absence d’information détaillée, fraude ou escroquerie…

Des courtiers en ligne peuvent ainsi vous proposer de parier sur des actifs numériques comme le Bitcoin sous la forme de CFD (contract for difference,) vous évitant la complexité technologique liée à cet achat. Dans cette situation, une double vigilance est de mise et il est nécessaire de procéder, dans un premier temps, aux vérifications traditionnelles avant un investissement sur un CFD classique : preuve de l’agrément du courtier (prestataire de services d’investissement – PSI), compréhension du fonctionnement des contrats financiers, connaissance du marché et du sous-jacent du CFD. Attention également aux effets de levier du CFD qui peuvent s’avérer d’autant plus dangereux avec un actif aussi volatil que le Bitcoin. Les CFD sur Bitcoin sont des produits spéculatifs hautement risqués.

D’autres propositions d’investissement sur le Bitcoin peuvent vous être faites sur internet, comme l’achat de packs de formation ou de “mining” ou encore un “mandat de gestion” sur actifs numériques. Prudence absolue.

Face à ces propositions, prenez le temps de la réflexion et avant d’investir contactez AMF Epargne Info Service au 01 53 45 62 00. »

Source : amf-france.org