Dans un article récemment publié sur e-ducat.fr, Pierre Noizat examine les avantages et les risques de la proposition de Gavin Andresen : modifier le protocole Bitcoin afin que les blocs horodatés après le 1er mars 2016 soient publiés avec une nouvelle limite de 20 Mo.
« L’augmentation de la taille des blocs semble une nécessité maintenant reconnue par la majorité des « voix » dans l’écosystème Bitcoin. […] La limite de 1 Mo par bloc, soit environ 7 transactions par secondes, semble en effet très basse pour accueillir toutes ces applications servant potentiellement entre 3 et 5 milliards d’internautes et de mobinautes sur le planète (2015 Internet Trends). Les blocs sont déjà remplis à 30-40% et il serait dangereux de s’approcher des 100% : les confirmations de transactions deviendraient imprévisibles et la rediffusion des transactions non confirmées saturerait le réseau.
Une telle augmentation peut s’effectuer avec un « hard fork », c’est à dire la création d’une nouvelle branche de la blockchain : Gavin Andresen a proposé que les blocs horodatés après le 1 mars 2016 à 0h00:00 UTC soient publiés avec une nouvelle limite de 20 Mo.
Un « hard fork », c’est à dire une mise à jour où les nouveaux blocs créés ne seraient pas acceptés par la version précédente, présente le risque de créer une partition de la communauté entre ceux qui adoptent la nouvelle version du protocole et ceux qui resteraient fidèles à l’ancienne version : les deux branches de la blockchain pourraient se développer en parallèle car la règle de « la chaîne valable est la chaîne la plus longue au sens de la difficulté » pourrait être interprétée de deux façons différentes.
Les utilisateurs pourraient potentiellement dépenser leurs bitcoins deux fois, une fois sur la chaîne nouvelle version et une autre fois sur l’ancienne.
Pour prévenir ce risque, les « wallets » devraient donc, pendant un certain temps, garder un œil sur les deux branches en attendant que l’une d’elle tombe en désuétude.
[…] La solution proposée par Gavin Andresen, soutenue par Coinbase, Bitpay et Paymium, reste la plus prometteuse.
Son déploiement permettrait à la fois d’augmenter significativement la capacité du réseau et de tester sa gouvernance informelle par les mineurs à travers la mise à jour d’un paramètre important (la taille maximale d’un bloc) ».