Certains sites de marché noir profitent de Bitcoin pour élaborer de nouvelles stratégies… pas sûr cependant que leur espérance de vie soit très longue. En tout cas ça offre un bel argument aux détracteurs de Bitcoin. Rappelons à ces derniers que les billets de banque, anonymes et intraçables, émis par les banques centrales restent de très loin le mode de paiement préféré des criminels et des délinquants. Faut-il pour autant interdire la monnaie papier ?
Source : lesaffaires.com
« Le bitcoin est en train de devenir l’unique mode de paiement accepté par plusieurs marchés en ligne de produits et services illégaux. Le plus connu d’entre eux, S…, est souvent qualifié d’Amazon de la drogue. On peut en effet y acheter une grande variété de stupéfiants, de pièces d’identité réelles ou contrefaites et de guides pratiques expliquant comment commettre divers actes illégaux.
Le commerce des armes a été banni de S…, mais d’autres services cachés de Tor ont pris le relai, en proposant toute une gamme d’armes prohibées. Et c’est sans parler des plateformes spécialisées dans les assassinats.
Comme le titre de ce billet le laisse entendre, S… propose également de fausses cartes d’assurance maladie, de même que de faux permis de conduire québécois. Les deux pièces d’identité falsifiées sont proposées sous forme de combo par un certain KingOfClubs au prix de 6,58 bitcoins (461$). Le permis de conduire acheté individuellement coûte quant à lui 3,99 bitcoins (279 $).
Le vendeur précise la liste d’informations qu’on doit lui fournir et renvoi même les acheteurs à cette page Web du département américain, qui explique comment prendre une bonne photo de passeport. Au bas de la page du faux permis de conduire québécois, on peut toutefois lire le commentaire d’un acheteur soutenant que le document falsifié aurait besoin de quelques améliorations afin de pouvoir être assimilable à un vrai.
Le secret du succès de Silk Road : l’anonymat
L’impunité des acheteurs et des vendeurs qui transigent sur ces sites repose sur deux piliers. Le premier, Tor, est un navigateur qui préserve l’anonymat de ses utilisateurs, tout en leur donnant accès des sites Web cachés. On peut le télécharger ici. Les boutiques comme Silk Road ne sont effet pas accessible à partir d’un navigateur traditionnel ; elles sont ce qu’on appelle des services cachés de Tor et n’utilisent pas de noms de domaines traditionnels, qui sont susceptibles d’être saisis.
Le second pilier de l’impunité des acheteurs et des vendeurs de S…, vous l’aurez compris, est la devise bitcoin. Décentralisée, la devise virtuelle est basée sur un registre, qui permet aux détenteurs de comptes bitcoin de transférer anonymement des fonds d’un compte à l’autre. Afin de brouiller les pistes, les acheteurs et vendeurs peuvent utiliser un nombre illimité de comptes bitcoin, et diviser chacune de leurs transactions en plusieurs micro-transactions.
Plusieurs bureaux de change en lignes et plateformes d’échange permettent d’échanger des devises nationales contre des bitcoins. La plus importante plateforme au monde, qui est basée au Japon, est Mt.Gox. Au Canada, mentionnons VirtEx, qui accepte notamment Interac et les dépôts en liquide effectués dans des succursales des principales banques canadiennes.
Malgré son rôle dans l’émergence des boutiques en ligne de produits et services illégaux, il faut garder en tête que le bitcoin n’est qu’une devise. Après tout, s’il fallait bannir une devise parce qu’elle facilite les transactions illégales, le papier-monnaie serait condamné. En effet, une étude a démontré que 90 % des billets de 20 dollars américains présentaient des traces de cocaïne. »