Alors que l’année 2020 vient de commencer, vous avez décidé de passer à un nouveau cap dans votre vie et/ou pour votre carrière. S’offre alors à vous un choix de formations toutes plus différentes les unes que les autres. Vous allez devoir faire un choix et si possible… le bon : votre avenir professionnel en dépend.
Mais quelle formation de « Développeur Blockchain » choisir ? Je vais essayer de vous donner quelques conseils, le plus objectivement possible.
C’est quoi un « Développeur Blockchain » ?
Dans cet article, nous ne reviendrons pas sur les fondamentaux de ce que beaucoup appellent la « Blockchain ». Cependant, il est impératif de rappeler qu’une « Block Chain » n’est qu’une simple structure de données (exemple : Merkle Tree) dont la sortie, un bloc cryptographique, se retrouve chaîné chronologiquement aux blocs cryptographiques précédemment créés par fonction de hachage cryptographique. Je tiens à rappeler que l’innovation, ne réside pas dans la blockchain, mais dans une innovation ubiquitaire à la fois visible et impalpable, le Consensus.
Ce consensus existe sous deux grandes formes. La première (visible et vérifiable) est d’ordre mathématique : le protocole édicte ses règles, les participants ne respectant pas ses règles ont la liberté de les enfreindre, mais leurs comportements peu vertueux à l’égard du restant de la communauté, sera puni indirectement de façon pécuniaire.
Le second, d’ordre social, se compose d’acteurs vivant partout dans le monde. Prendre le pouls de celui-ci est plus difficile. Parmi les simples utilisateurs, on distingue les « mineurs » qui participent au consensus mathématique, des marchands et autres places de marchés. Au sein de cette communauté, on dissocie également les développeurs qui contribuent directement à améliorer les technologies (cryptographie, réseaux en pair-à-pair, langages, …) et ceux qui utilisent ces outils pour y proposer leurs services via des applications (smart contracts, scripts, …). Un développeur blockchain se situe dans cette seconde catégorie.
Son principal rôle est de fournir pour des parties un protocole qui respectera les conditions de dépense des actifs numériques, et ceci de façon sécurisé. Il connait les secrets qui se cachent derrière un contrat intelligent et peut développer ses propres applications distribuées.
Quel « Langage Blockchain » apprendre ?
Vous n’y connaissez peut-être pas grand chose, ou pas du tout en « développement blockchain » et vous avez le sentiment que l’on peut vous raconter tout et n’importe quoi sur les tendances actuelles ? Vous avez raison !
On pourrait penser que pour commencer, il suffit d’identifier les technos qui ont le vent en poupe en 2020. Et c’est là que ça se complique ! En effet, si vous utilisez un outil tel que CoinMarketCap, qui recense les cryptomonnaies les plus populaires du moment, vous n’aurez pas forcément accès à l’ensemble du spectre de ce qui existe dans l’écosystème.
Certaines technos n’intègrent pas de « coins » à proprement parler, et donc, il n’y a pas de blockchain (ndlr : certains protocoles implémentent paradoxalement une structure de données chaînées). Dès lors, on parle de Distributed Ledger Technology. Je vous invite à (re)lire la définition d’un DLT sur Wikipedia qui stipule « qu’une blockchain n’est qu’un des types de structure de données pouvant être utilisés dans le cadre d’un registre distribué ». Il vous faudra donc personnaliser votre recherche selon le secteur industriel qui vous intéresse (banque, assurance, supply chain, retail, …). Jetez aussi un œil dans les articles de presse des entreprises que vous ciblez. Par exemple, on apprend que certaines grandes banques en France s’intéressent de près à Corda de R3.
Attention à ne pas tomber dans le mauvais piège qui consisterait à comparer uniquement les technos entre-elles sur Google Trends, car l’on risquerait de fausser les résultats.
Même si à première vue, Bitcoin domine les autres technos, ce sont bien chacun des langages de transactions de chaque techno qui nous intéressent. Cela tombe bien, car je vous ai préparé un petit récapitulatif.
Si vous êtes novice, je pense que vous étiez peut-être loin de vous imaginer que Bitcoin s’accompagne aussi d’un langage bas-niveau que l’on appelle Bitcoin Script. J’explique cela car l’envoi de bitcoins s’effectue majoritairement par le biais d’Interfaces Utilisateurs et peu en ligne de commande.
La plateforme Ethereum, réputée pour ses smarts contracts, s’accompagne aussi d’un langage bas-niveau nommé Ethereum Script. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’un développeur Ethereum ne code jamais directement en bas-niveau. Un langage plus haut-niveau, s’inspirant de Javascript permet d’apprivoiser la bête avec plus d’assurance. Son nom ? Solidity.
Ce que l’on trouve au sein de la communauté Ethereum, s’applique également sur Bitcoin. Vous trouverez sur Github plusieurs librairies pour programmer sur Bitcoin avec le langage haut-niveau de votre choix parmi un vaste choix tel que Javascript, Python ou encore Ruby.
Pour résumer ce que nous venons d’analyser ensemble : si vous avez une bonne expérience avec Javascript, par exemple, c’est tout un nouvel univers qui s’offre à la portée de vos doigts de dev.
Quels sont les prérequis ?
Comme nous venons de le voir, si vous avez déjà des notions en Informatique et des connaissances dans au moins un langage de programmation (C++, Java, Python, Javascript) ce type de formation est faite pour vous.
Chez Eureka, un entretien avec l’équipe pédagogique est obligatoire avant d’intégrer une session afin de vérifier que vous êtes apte à y participer. Il vous sera aussi très utile d’amorcer vos propres recherches avant de vous engager auprès d’une école ou d’un organisme de formation, car seules les personnes vraiment motivés sont sélectionnées.
Et de la motivation, vous en aurez besoin, surtout dans une industrie « blockchain » encore jeune.
Selon le sondage de StackOverflow sur l’état du secteur du développement, 15% des développeurs estiment que le secteur des registres distribués correspond à « une gestion irresponsable de ressources » et 16% d’entre eux pensent que c’est « une mode passagère ». Cela signifie surtout qu’il y a encore beaucoup d’efforts de pédagogie à faire.
Cela n’empêche pas la forte progression du secteur « blockchain » en France qui, au passage, ne souffre d’aucune pénurie d’emplois. Avec des taux de prévision de croissance mondiale annuelle de 75% selon Meticulous Researchs, le salaire d’un développeur blockchain Français tourne autour de 60 000 € annuels bruts d’après le cabinet de recrutement Computer Futures.
Doit-on se former à distance ou en présentiel ?
C’est ici que l’on se pose la question sur le choix de la bonne méthode d’apprentissage. C’est un grand dilemme pour tous ceux qui souhaitent entrer dans le secteur « blockchain », surtout lorsque l’on est novice. Cette question va évidemment de pair avec le coût de la formation et le besoin d’encadrement.
Une formation en présentiel sera toujours plus onéreuse qu’une formation à distance. Dans le premier cas, vous serez accompagné par un ou plusieurs formateurs sur place. Alors que la formation distance vous livre plus à vous-même, la formation en présentiel permet plus facilement de se constituer un réseau sur lequel s’appuyer ensuite pour trouver un job (autres participants, formateurs, anciens élèves).
Chez Eureka, nous privilégions l’accompagnement et le suivi des stagiaires en présentiel, et pensons que c’est la seule méthode valable pour emmener une personne novice le plus loin possible, en peu de temps. Si le format du MOOC pourrait tout à fait être envisageable pour se former à distance, l’apprentissage de langages tels que Bitcoin Script ou Solidity (Solidity est mis à jour très régulièrement) sera hautement plus qualitatif avec un ou plusieurs formateurs en soutien à vos côtés.
Qu’en est-il des certifications et des diplômes ?
Que vous recherchiez la reconnaissance d’une nouvelle maîtrise ou bien la validation de compétences professionnelles, par une autorité identifiable, les diplômes et certifications permettent encore de vous assurer un salaire équivalent selon le niveau du titre que vous visez.
Cependant, le domaine du numérique casse de plus en plus les codes comme en atteste la dernière sortie en date du milliardaire, patron de Tesla et SpaceX, Elon Musk. Selon Elon, c’est votre expérience et vos projets persos ou professionnels qui peuvent faire toute la différence.
Que vous privilégiez une formation avec ou sans diplôme, vous aurez besoin de pratiquer et présenter des projets. Si vous vous sentez capable de privilégier le travail en autonomie, que vous souhaitez ajouter rapidement la corde « blockchain » à votre arc tout en faisant quelques économies, alors la formation non diplômante est une solution qui pourrait vous convenir. Cependant, faites attention à bien définir vos objectifs personnels et professionnels avant de vous lancer.
Si au contraire, vous avez le temps et le budget, alors je vous conseille plutôt d’opter pour une formation certifiante par un organisme ou une école. Vous serez accompagnés par des formateurs assurant la bonne réalisation de vos projets, ce qui s’avérera primordial pour la suite.
Enfin, certains organismes et écoles vous proposeront un certificat dématérialisé horodaté sur une blockchain. Chez Eureka, nous utilisons la blockchain de Bitcoin et les diplômes de nos stagiaires sont vérifiables sur proof.eureka.co.
Et après la formation ?
Comme je l’évoquais précédemment, vous allez devoir créer des projets que vous présenterez à votre futur employeur. Ceci est également valable pour les freelances qui devront se constituer un portfolio pour aller démarcher des prospects et se constituer une clientèle. C’est la seule façon de montrer de quoi vous êtes capable.
À la sortie d’une formation, vous aurez accompli 50% du chemin vers votre nouvelle carrière. Vous effectuerez donc les 50% restants en totale autonomie. Cet article a pour but de vous aider à vous projeter, car comme nous pouvons le voir ensemble, le choix d’une formation en présentiel ou à distance peut faire toute la différence, selon votre profil.
Après la formation, il faudra continuer de vous entraîner et d’apprendre seul ou en rejoignant des communautés sur Internet. Il existe plusieurs communautés « Crypto » en France comme Ethereum France, le Cercle du Coin ou l’Asso CryptoFR.
Comment savoir quelle est la bonne formation pour moi ?
Choisir sa formation, c’est comme acheter une voiture. Il faut en essayer plusieurs et avoir le coup de cœur avant de se lancer.
Il faut donc impérativement se rendre aux réunions d’information et poser vos questions. Et si vous ne pouvez pas vous déplacer, demandez à recevoir le catalogue des formations par email et/ou un entretien par téléphone.
Demandez combien de formateurs il y a pendant une session ? S’ils restent bien toute la journée à vos côtés ? Combien ont-ils d’années d’expérience ? Questionnez les un maximum sur ce que vous allez apprendre. Combien d’élèves y a-t-il par session ? Et surtout quel est le coût ? Si vous souhaitez une formation qui tienne la route, il va falloir y consacrer un certain budget. Mais heureusement, la plupart des formations peuvent être subventionnées par Pôle Emploi ou votre compte CPF. Si vous êtes déjà en poste et que votre entreprise à un intérêt, alors il faudra peut-être aussi aller voir votre responsable des Ressources Humaines pour valider avec vous votre projet. Là aussi, plus vous emmagasinez d’informations et plus vous augmenterez vos chances d’être soutenu par votre employeur.
Renseignez-vous aussi sur le sérieux de l’organisme. Depuis combien de temps l’organisme existe-t-il ? Vérifiez s’il est actif sur les réseaux sociaux et prenez un peu de temps pour regarder les vidéos des interventions des enseignants ou des invités renommés parfois d’envergure internationale.
Nous voici arrivé à la fin de cet article. J’espère que vous êtes toujours autant motivé pour changer de vie en 2020 ! Commencez à faire vos recherches, rencontrer les personnes en poste, les recruteurs, ainsi que les centres de formation et les écoles qui peuvent correspondre à vos attentes. Peut-être nous croiserons-nous lors de nos prochains Meetups à Paris. À très vite !
Alexandre DAVID, CEO de Eureka