Réponse d’Amaury d’Aviau de Ternay :
« Là, la réponse n’est pas compliquée : oui !
De nombreux États (pas tous !) ont des organisations un peu sacralisées et leur remise en cause par les principes mêmes de la blockchain (disparition du tiers de confiance) posent des questions auxquelles de nombreux acteurs étatiques ne sont pas préparés. C’est même pour eux une remise en cause philosophique (il se trouve en plus que le mouvement communautariste lié aux crypto-monnaies est souvent très critique à leur égard.)
Bref, en premier réflexe, ils n’aiment pas. Sauf ceux qui y sont culturellement prêts, souvent parce que leurs fondamentaux leurs permettent une grande liberté (États avec des infrastructures légères ou en redéploiement).
Maintenant, un État qui se concentre sur ses fonctions régaliennes (la sécurité et l’accès pour ses citoyens) saura trouver comment tirer parti de cette évolution.
De nombreuses réglementations sont infantilisantes (et coûteuses), elles prennent les utilisateurs pour des billes (et les laissent payer pour rester dans cet état) !
Les États qui savent et sauront (L’Estonie est un merveilleux exemple) éveiller leur administration et leurs citoyens à la révolution numérique et qui concentreront leurs efforts sur la sécurisation matérielle (réseau informatique universel et à niveau) auront les atouts en main.
Ceci suppose une compréhension de la puissance et du potentiel de l’open source, si l’Estonie l’a compris en rendant son « logiciel maître » (X-road) open source, pour de nombreux acteurs publics historiques, c’est un terrain inconnu !
Les États et administrations qui ne l’auront pas compris et intégré prennent le grand risque de devenir des colonies numériques et même de voir l’activité de leurs citoyens leur échapper […]. »