Jusqu’ici – Al Capone aurait été d’accord avec moi – les seuls intermédiaires d’échange réellement anonymes et intraçables, ce sont les billets de banque émis par les banques centrales, et si Bitcoin a été utilisé un temps sur les marchés noirs, il y a fort à parier que ce type d’usage est en voie de marginalisation.
En effet, pourquoi utiliser Bitcoin là où des systèmes comme Darkcoin* garantissent une bien meilleure confidentialité et l’opacité totale des transactions ?
A contrario : Quel commerce, quelle entreprise de bonne réputation prendrait le risque de ternir son image en affichant le logo d’une crypto comme Darkcoin ?
Entre Bitcoin et Darkcoin, le changement de philosophie est sensible. Là où le premier recherche la lumière et la transparence, garantie par son registre public, le second revendique l’obscurité jusque dans son nom, à travers le système Darksend qui mélange les transactions entre elles et assure leur opacité.
Sorti progressivement du deep web par les performances bien supérieures de ces nouveaux systèmes peu scrupuleux, débarrassé du même coup des relents sulfureux amplifiés à l’excès par certains médias, Bitcoin pourrait y gagner une nouvelle légitimité et une image rassurante lui permettant de conquérir de nouveaux utilisateurs et d’accéder à de nouveaux secteurs.
JS
* Le principal concepteur de Darkcoin, Evan Duffield, 32 ans, qui vit à Phoenix en Arizona, est un spécialiste de l’informatique appliquée à la finance. Dans une déclaration publiée sur le site Medium.com, il explique la raison d’être de son projet : « Le principal problème du bitcoin est que le registre public (…) permet une invasion massive de la vie privée, car il liste de façon permanente toutes les transactions. Je suis sûr que différentes agences travaillent à faire le lien entre les adresses bitcoin et l’identité réelle des utilisateurs, afin de voir où va l’argent, et à quoi il sert. »