Pour la British Bankers’Association (BBA), un lobby bancaire regroupant 230 banques britanniques, bitcoin est à la fois une menace à surveiller et une technologie à maîtriser. C’est du moins ce qui se dégage de la lecture d’un récent rapport consacré aux conséquences du développement du numérique sur les activités bancaires.
Extrait du rapport :
« […] Ce qui différencie Bitcoin des autres crypto-monnaies, c’est que [cette monnaie] peut être facilement convertie en monnaie ordinaire ou utilisée pour faire des transactions courantes, sans être pourtant émise par une banque centrale, ni soumise une autorité monétaire. Comme le fait remarquer le journal The Economist, si on passe outre les inquiétudes sur l’utilisation de Bitcoin pour le financement d’activités illégales et les craintes concernant la volatilité de la monnaie […] les bitcoins ont trois qualités précieuses : ils sont difficiles à gagner, leur quantité est limitée et [les transactions] sont faciles à vérifier. En effet, les crypto-monnaies [entrent de plus en plus souvent en concurrence] avec des monnaies établies et leur popularité grandissante pourrait représenter un risque pour les banques.
Dans une intervention, en 2013, devant un Comité du Sénat américain travaillant sur les paiements numériques, Anthony Gallippi, co-fondateur et CEO de BitPay, une entreprise spécialisée dans le traitement des paiements en bitcoins, prédisait d’ailleurs aux sénateurs que Bitcoin allait certainement « perturber les services financiers existants et leurs structures de frais ».
Avec, selon les estimations, seulement quatre milliards de dollars de bitcoins actuellement en circulation, le rêve semble cependant encore loin de devenir une réalité. Pour autant les risques ne devraient pas être ignorés. Les utilisateurs de Bitcoin peuvent d’ores et déjà gérer un grand nombre de leurs besoins quotidiens […] sans qu’une interaction avec une banque soit nécessaire, en évitant donc des frais bancaires. De la même manière, la valeur stockée et déplacée par PayPal en dehors des systèmes de paiement traditionnels, prive les banques de précieux revenus. A mesure que les monnaies numériques gagnent du terrain, la menace sur [les marges] des banques se précisent. En conséquence, comme Johann Palychata, analyste de recherche chez BNP Paribas, l’a suggéré dans une note récente aux investisseurs, les banques doivent investir du temps et de l’énergie pour comprendre comment utiliser au mieux la technologie […] derrière Bitcoin » avant que d’autres acteurs n’interviennent pour prendre cette décision avant elles » […] »
Source : bba.org.uk
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