Le 15 avril dernier, de nombreux groupes représentatifs (salariés, entreprises, artisans, professions libérales, associations diverses) ont pris position à propos de Bitcoin lors d’une séance du CESE consacrée aux « nouvelles monnaies ». Parmi toutes ces déclarations, celle de la CFE-CGC*, un syndicat de cadres, est sans doute la plus tranchée : « le Bitcoin devrait être interdit en France et partout en Europe ».
« Quand il s’agit de monnaies numériques comme Bitcoin, monnaie internationale qui plus est, le problème prend une autre dimension. Le Bitcoin a manifestement été créé pour camoufler des opérations, des échanges financiers dans une clandestinité organisée. Ses modalités sont effectivement bâties pour empêcher à qui que ce soit de remonter à la personne qui détient ou utilise les bitcoins. Il s’agit donc d’un instrument pratique pour le trafic de drogue ou d’armes, le blanchiment d’argent sale. Le système protège celui qui s’en sert. Les opérations sont non visibles et non traçables. De l’aveu même de ceux qui font la promotion du Bitcoin, on ne peut remonter jusqu’aux individus qui s’en servent pour des transactions délictueuses.
Qui plus est le Bitcoin a déjà servi à des spéculations facilitées par le fait qu’on évalue à 80 % la part des bitcoins possédés par 5 % des détenteurs.
Il nous semble que le Bitcoin devrait être interdit en France et partout en Europe, mesure que certains pays ont d’ores et déjà prise notamment en Asie ». – Michel LAMY, président du groupe de la CFE-CGC et ancien cadre du secteur bancaire.
Source : lecese.fr – captation vidéo de la séance
* CFE-CGC : Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres.